VEF Blog

Titre du blog : les.mordus.de.twilight
Auteur : ptitecricri12
Date de création : 31-01-2017
 
posté le 02-04-2017 à 21:03:23

Rencontre avec le Clan Hidden Shadows

Rencontre avec les vampires de nos jours


On a beaucoup écrit, beaucoup fantasmé aussi, sur le mythe du vampire, mais aujourd’hui il sort de son univers d’encre pour envahir les dojos de Harlem et les clubs de Manhattan, mais aussi les venelles du Red Light District d’Amsterdam ou les salles de concert de Sao Paulo. 

C’est à la rencontre de ses nouveaux suceurs de sang qu’est parti Laurent Courau. 
Ils revendiquent pleinement tous les stéréotypes rattachés aux vampires classiques, même, et surtout ceux de la littérature fantastique
 
 
 
Qui sont donc ces vampyres ?

Mais qui sont donc ces vampyres ? 
C’est en premier lieu à New York, dans le quartier réputé dangereux de Spanish Harlem, que Laurent Courau les a rencontré pour la première fois. 
 
Blacks, chicanos, blancs, dans un secteur de la ville plutôt réputé pour ses rappeurs et ses gangs, les membres du clan des Hidden Shadows n’hésitent pas à afficher une dégaine très Lost Boys, mélange d’esthétique gothique et de streetwear que viennent rehausser tatouages tribaux, piercings faciaux et accessoires fétichistes. 
Posant pour l’objectif de Lukas Zpira, ils se donnent des allures de guérilleros urbains. 

Inquiétants et charismatiques, tous portant autour du cou l’ankh d’argent qui matérialise leur attachement au clan, certains arborant une paire de crocs tout à fait convaincante.


Première rencontre, et première fête, puisque semble bien être là l’un des buts principaux de la communauté : s’amuser. 
Dans une salle attenante au dojo, où - en journée - Lord Xanatos, un des deux fondateurs du clan, enseigne le karaté -, Laurent Courau est convié au Bloodbath, la soirée mensuelle des Hidden Shadows. 
Au programme, une suspension de Lukas Zpira1. Dans la salle, la foule est bigarrée. Du B.Boy tout de noir vêtu à l’aristocrate victorienne en passant par tout un assortiment de pantalons, corsets, cuissardes ou sous-vêtements de vinyl, cuir ou latex. Musique industrielle ou techno sombre et agressive. La fête est chaude, l’ambiance résolument lascive et si les corps se dénudent parfois, se sont d’impressionnantes paires de crocs que révèlent les lèvres qui s’entrouvrent.

Premier contact étrange, qui va amener Laurent Courau à conduire l’enquête. 
Trois années d’allers-retours entre la France et les Etats-Unis, là où la communauté des vampyres est la mieux implantée. "Vampyres" avec un "y", pour justement se différencier des morts-vivants de la mythologie. C’est du moins l’orthographe proposée par Father Sebastiaan, qui est souvent considéré comme celui qui a formalisé ce nouveau vampyrisme qui mélange grand-guignol et tradition occulte dans une joyeuse tambouillasse, tout à fait caractéristique de ces nouvelles subcultures nées du chaos de valeurs de notre société contemporaine.
 
 
 
Des créatures supra-humaines

Double mètre et dégaine à la Rob Zombie, Father Sebastiaan est l’un des tout meilleurs fangsmiths du monde. C’est à dire un fabricant de crocs. Avec énormément de solennité, il va guider Courau dans le semi-monde vampyrique, distillant ses informations. Les vampyres aiment inquiéter, mais sont désireux d’informer afin d’éviter les malentendus. Oui, ils boivent du sang, même si la pratique est vivement déconseillée. Oui, ils préfèrent vivre la nuit, même si le monotonie du quotidien les contraint souvent à exercer une activité professionnelle diurne. Et oui enfin, ils se considèrent comme des créatures supra-humaines, plus sensibles aux courants invisibles qui sous-tendent l’univers, et par conséquent, plus dépendants de l’énergie psychique permettant de chevaucher ses forces. C’est d’ailleurs là, le coeur de leur nature vampyrique, cette obligation de constamment se recharger et qui les amène à la prélever sur les "humains", que ce soit par le sang ou par empathie.

Communauté étrange, drastiquement structurée, notamment par l’intermédiaire de l’Ordo Strigoi Vii et du Synode, qui édictent des règles strictes et déploient ainsi une micro-société pyramidale où chacun doit savoir rester à sa place. Gothiques hardcore, fortement romantisés, ils en imposent, mais une simple visite sur le site des Hidden Shadows ou un coup d’œil aux photos de famille de la House Kheperu, ramène l’affaire à des dimensions bien plus concrets. Car leur subculture est une zone de réunion improbable où voisinent sans complexes Aleister Crowley et le jeu de rôle Vampire : La Mascarade, Bram Stoker et la trilogie Blade, l’occultisme le plus sombre et un ridicule New Age de ménagère californienne. 
Ils font feu de tout bois pour se créer une réalité bien à eux, pourtant dramatiquement dénuée de personnalité. Ils absorbent, recyclent, régurgitent, mais n’hébergent dans leurs rangs aucun théoricien ou figure significative de la pensée alternative. Tout au plus rassemblent-ils une molle communauté d’artistes, parfois assez talentueux pour être remarqués, comme Gabrielle St Eve par exemple.
Ils ont tout de grands ados attardés disposant d’assez de moyens pour se forger leur culture sur mesure. On pourrait s’en amuser, mais des détails font répugner. Leur organisation sans faille, les moyens dont ils semblent disposer et qui leurs permettent d’investir la Nouvelle-Orléans trois nuits durant, au moment d’Halloween. Par ailleurs, on ne peut pas ne pas remarquer comment Father Sebastiaan, en fin stratège de la communication, sait merveilleusement gérer l’information. La manière dont il se légitimise en glissant des allusions à de mystérieux "Anciens" de la scène vampyriques, qui auraient tenu le haut du pavé dans les années 70 et 80 avant de se retirer en lui passant la main. 

 
 
Un puissant appât commercial

Courau sait que le mythe du vampire est toujours un puissant appât commercial, mais on se rend compte qu’il n’est pas le seul à l’avoir compris. Soyons clairs, vu d’ici, avec leur sous-culture de bazar à base de latinisme mal digéré, deblockbusters hollywoodiens et de philosophies orientales version Reader’s Digest, les vampyres font, au mieux, sourire. Relativement inoffensifs, prônant l’épanouissement individuel dans le respect de l’autre et l’ouverture au monde, ils n’ont - comme le fait très justement remarquer Laurent Courau - rien à voir avec une secte. 
 
 
Mais en revanche, cette drôle de standardisation de l’underground les font, en dernier ressort, ressembler à des businessmen de la marginalité. Ils étendent leur Royaume des Ténèbres, comme d’autres développent leur marque, distribuent des franchises et dressent des business reports.
 
 
 
**************
 
Clans de Hidden Shadows – New York 
 

Les buveurs de sang de Hidden Shadows, un des clans de vampyres les plus puissants et les plus organisés de New York. 

Basé à Harlem, Hidden Shadows (Ombres cachées) réunit plus d'une cinquantaine de membres autour du dojo de la Harlem Karate Institute.
Grande famille constituée de portoricains et afro-américains .Il y a peu près 15000 vampires à travers le monde et 10000 en Amérique du Nord . 

Leur capitale : Gotham, version ténébreuse de New York, qui compte a elle seule une quarantaine de clans Vampiriques. Ville phare des centre cultures, New York a été choisie suite à la publication d'un roman de Washington Irving, datant du début du XIX" siècle, dans lequel l'auteur décrit la ville sous un angle démoniaque en la rebaptisant Gotham. 
En 1995, Father Sebastiaan, un des pères du vampirisme moderne, y fonde le clan Sabretooth, surfant sur le retour en grâce des sciences occultes et la multiplication des adeptes du surnaturel (astrologie et tarots mais aussi amateurs de sorcellerie). 
 
Le mouvement, composé a part égale d'hommes et de femmes, prend son essor avec les possibilités offertes par Internet, qui favorise la diffusion des idées (on y trouve La Bible du vampire} et l'organisation d'événements par nature secrets. 

Fondé en 1999 par deux personnes qui se surnomment "Lord Xanatos" et "Lord Zyllah",  chacun habitant Manhattan dans les coins de Harlem, il finit malgré la cinquantaine de membres par avoir une renommée mondiale tout en demeurant dans une discrétion certaine.
 

Lord Xanatos

Lord Xanatos

 

 

 


 

Lord Zyllah 

 

 

 

L'icône vampyrique qui les inspirerait le plus n'est autre que Blade et tout ce qui tourne autour de l'univers de ce personnage.La marque qui - disent-ils - les distinguerait d'autrui seraient les canines customisées implantées par des prothésistes dentaires qu'ils se procureraient à la modique somme équivalente à 200€. 
 
Voici le pourquoi du port de ces prothèses selon Lord Xanatos :
« Je porte ces crocs pour montrer que je contrôle cette part de bestialité et que je n'ai pas peur de l'afficher au grand-jour. Le sang est le plus beau cadeau qu'on puisse faire. 
Lorsque tu partage ton sang avec quelqu'un, tu partages toutes ses forces et toutes ses faiblesses. »
 
 
Le calendrier des vampires entrera, en 2006 - le jour d'Halloween précisément -, dans sa quinzième année. 
Le clan a ses maîtres à penser. Ancien apprenti de Sebastiaan, Father Vincent a ouvert la House Omega, tandis que Lord Xanatos, fondateur du clan des Hidden Shadows et professeur d'arts martiaux, organise dans son dojo de Harlem de très sombres soirées. 

En une dizaine d'années, ces trois personnages ont fait de Gotham leur Transylvanie du XXe siècle. Mais ils ont surtout réussi faire d'un mythe légendaire une réalité subculturelle en pleine expansion, qui emprunte a l'époque victorienne, a la scène gothique et au fétichisme, mais s'est construit sa propre hiérarchie, ses codes, ses symboles, son langage, sa philosophique, et bien sur... un look d'enfer. 


Avez-vous déjà croise un vampire? De jour, il est peu probable que vous vous en soyez aperçu, à moins que vous ne fréquentiez les échoppes des tatoueurs, dont certains se sont fait une réputation defangsmiths, autrement dit de tailleurs de crocs. 
Les canines pointues, signe de reconnaissance le plus évident de la tribu, sont en effet naturelles (limes par un dentiste) ou, le plus souvent, des prothèse en résine faites sur mesure et que l'on peut ôter avant de partir au bureau . 
Plus discret, le vampire peut également être repéré par son pendentif, une ankh (la croix égyptienne surmontée d'une boucle), dont l'une des Branches se termine par une lame de rasoir. 

A la nuit tombée en revanche, les héritiers de Dracula s'assument. Dandys prédateurs, les membres d'un même clan se retrouvent dans des soirées underground (impossible d'y accéder si l'on ne montre pas « croc blanc ») : Musique et sexe Sado-masochiste.
 
 
 Psychique ou sanguin ?

Le dress code est exubérant : tenues de latex et costumes de l'époque victorienne (hauts-de-forme, jabots, capes et souliers a boucles) rehaussent tatouages et implants sous-cutanés. 

Et que boit-on dans ces bals aux noms évocateurs, The Endless Night
(La nuit sans fin), The Black Abbey (1'abbaye noire) ou Byte (morsure avec un y), propices a
Tous les extrémismes ? La plupart du temps, des blood baths, cocktails vermillions composes de... vin rouge, de jus de cranter et d'un trait de liqueur de Chambord. 


Jugée dangereuse et, pour certains, comme Father Sebastiaan, inutile, la consommation de sang humain n'est en effet pratiquée que par les vampires les plus radicaux, baptises « vampires Sanguins » par opposition aux « vampires psychiques », qui se contentent de « pomper l'énergie de leurs proies ». Si le vampire sanguin ne plante pas ses crocs dans le cou de sa victime, toujours consentante, mais utilise les moyens de la médecine moderne pour s'abreuver, le sujet est âprement discute dans la communauté. 

Une certitude, partagée par tous: toute atteinte a la vie d'autrui est absolument interdite .Le cas de Nicolas Claux, surnomme « le Vampire de Paris » pour avoir stocker dans son frigo des poches de Sang qu'il avait dérobés dans un hôpital, en est le parfait exemple. Father Sebastiaan ne le considère pas comme faisant partie de sa famille, mais comme un adepte du satanisme pratiquant.
 
 
A Paris, le vampirisme est en vérité encore très peu répandu. 
II semble que ces pratiques aient existées après-guerre, de manière fugace et très secrète. II faut ensuite attendre les années 70 pour voir, autour d'un personnage sulfureux, Jean-Paul Bourre, quelques manifestations se rapprochant du vampirisme, comme le montage de bandes-son de rock satanique par un certain... Philippe Manœuvre ! 
A l'exception d'un cercle restreint, baptise Le Halo de Lutèce, nulle trace du mouvement n'y a été recensée. 

Father Sebastiaan, qui vit désormais entre New York et Amsterdam, a cependant des ambitions pour l'Europe: «Je prépare notre invasion pour I'Europe, un continent qui semble avoir besoin de nous. »  II annonce, pour juin 2006, « le plus grand événement jamais organise par Sabretooth ».