Bien que d’apparence normale, le vampire recèlerait de terribles surprises en nous présentant au même instant l’innommable contraste qui l’habite (celui d’une chair vivante associée à la pourriture cadavérique).
Le vampire a une forme humaine donc sexuée mais est une créature monstrueuse, hideuse et perverse qui pourrait prendre cette forme : ce dilemme est la cause de sa popularité.
- Le un dandy d’une beauté irrésistible vêtu de noir avec une longue cape, une voix suave avec un accent des pays de l’est.
- La seconde est moins flatteuse mais plus proche des textes anciens : aspect cadavériqueavec un visage pâle, difforme, des ongles acérés, des vêtements usés et peu reluisants, une haleine fétide et des oreilles pointues.
Traits physiques :
- Ongles longs et effilés comme des griffes.
- Pâleur sépulcrale du teint sauf dans les moments qui suivent les « repas ». En effet, le fait de ne jamais être en contact avec les rayons du soleil rend leur peau blanche très fragile et sujette aux brûlures.
- Regard troublant auquel il est impossible de résister, souvent décrit comme mort mais possédant néanmoins un grand pouvoir hypnotique. Leurs yeux sont éblouis par la lumière du soleil car ils sont habitués à l’obscurité. Leur vision nocturne est décuplée.
- Pas de reflet dans les miroirs, pas d’ombre. Par extension, les vampires ne s’impriment pas sur les pellicules photographiques.
- Ne marche pas : il vole, même si, chez Anne Rice, il préfère la voie terrestre.
- Avide de sang.
- Grandes capacités physiques et force surhumaine, immense résistance.
- Capacité à changer d’apparence (animaux, brouillard, fumée, etc.).
- Capacité rapide à la guérison.
- Vieillesse et puissance sont synonymes mais pas invincible, vitesse de déplacement.
- Sens exacerbés, adaptation aux éléments naturels.
- Mâchoire supérieure et semblant toujours prêtes à l’attaque.
Les vampires d’Anne Rice ne ressemblent pas à des monstres.
Traits psychologiques et forces :
- Violence du vampire masculin pour parvenir à ses fins.
- Dénué de sens moral, tueur sans pitié, méchanceté incroyabl
- Marginal obstiné, terrorisant la société des gens normaux.
- Possibilité de transformer ses victimes en vampire.
- Capacité à déchaîner les éléments naturels.
- Capacité à se dématérialiser.
- Etat léthargique diurne ( affaiblissement aux premières lueurs du jour ). Durant la journée, le vampire doit reposer sur un lit de terre provenant de son pays d’origine. Pour Anne Rice, la lumière du soleil peut tuer les vampires. Mais, ceux qui sont puissants donc très vieux peuvent s’en accommoder.
- Aversion pour l’eau, l’ail et les symboles de la chrétienté. Pour Anne Rice, les vampires ne craignent pas les symboles de la chrétienté. La plus part d’entre eux sont même croyants et apprécient la richesse et la qualité des objets pieux. Notons que, dans Le Bal des Vampires de Roman Polanski, l’un des vampires est israélite. L’apparition de cette race n’a rien de religieux : il est donc logique que les églises ou tout autre lieux saint ne les effraient pas.
- Lorsque le vampire se déplace, il voyage dans un cercueil où se trouve de un peu de sa terre natale.
- Remarquable relation télépathique entre le vampire et sa victime. Pour Anne Rice, les vampires sont capables de lire dans les pensées et de communiquer par télépathie quelque soit le lieu et la distance qui les séparent de leur interlocuteur. Ils sont également capables de télékinésie.
- Très habile avec les femmes ( belles et jeunes = proies appréciées ) : son charme les plonge dans un état proche de l’hypnose (reste souvent au stade de la séduction : l’acte sexuelle n’est pas sa priorité.) Pour Anne Rice, le pouvoir essentiel des vampires est celui de séduction qu’ils ont sur les mortels. En effet, il est rare qu’une victime de vampire ne soit pas consentante : ils utilisent ce pouvoir pour convaincre et « aveugler » leur proie. Le mystère et le charme qui émanent d’eux attirent les humains.
- Pour Anne Rice, capacité de télécombustion.
- Capacités mentales supérieures à celles des êtres humains.
- Les pouvoirs des vampires dépendent essentiellement de leur âge et de leur puissance.
- Impossibilité d’entrer dans un foyer sans y être invité, dans un lieu saint comme une église, de traverser une rivière ou un cours d’eau à pied.
- Le tempérament des vampires est pour le moins très changeant : un jour, ils sont très sévères et agressifs et le jour suivant, ils tombent dans une déprime très profonde et ressentent une grande peine
Les vampires sont des êtres très imprévisibles et peuvent être très violents autant que respectueux.
- Ce sont souvent des êtres très manipulateurs, très attirants non pas pour leur beauté mais à cause ou grâce à un pouvoir qui leur permet d’attirer l’attention sur eux.
- Ils aiment parler surtout d’eux-mêmes et monopoliser les conversations. Ce narcissisme les rend également très possessif et jaloux.
- Les vampires sont de plus en plus « jeunes » : ils sont donc de plus en plus terrifiants car, sous des apparences angéliques, le prédateur est présent.
- Le Ch’ing Shih, vampire chinois, a le souffle empoisonné.
Le caractère monstrueux du vampire vient de sa difformité morale : il symbolise l’Antéchrist bravant Dieu et les hommes. Cette créature démoniaque voue ses victimes, qui deviennent vampires si elles meurent avant leur créateur, à la damnation éternelle. Cependant, Anne Rice donne à certains d’entre eux (Louis) une conscience et des sentiments humains, ce qui, dans le monde vampirique, est révolutionnaire.
Faiblesses :
- Le feu est l’élément le plus craint des vampires. C’est d’ailleurs le moyen le plus sur de les tuer.
- La lumière du soleil est fatale surtout aux vampires qui ne sont pas assez puissants
- Le sang est essentiel aux vampires : leur condition physique en dépend directement pour Anne Rice, la plus grande faiblesse des vampires est leur dépendance à leur « Reine ». Si le vampire originel est détruit, tous meurent. Ce sera la rapport au Sire ( le vampire qui en a créé un autre ) dans d’autres mythologies.
- Si le Ch’ing Shih tombe sur un tas de riz, il doit tous les compter avant de partir : il devient alors une proie facile.
- Le principal danger vient d’eux-mêmes : il s’agit d’être capable d’assumer sa condition de vampire sans devenir fou.
L’amour chez les vampires :
la recherche d’une compagnie :
Le vampire n’accepte pas toujours son existence de solitaire et décide souvent de partir à la recherche d’un éventuel compagnon. La plus part du temps, le vampire ne fait connaître à sa future victime que le bon côté des choses pour la convaincre de se convertir.
Anne Rice nous donne plus à réfléchir sur leur état et leur façon d’être.
L’amour perdu :
L’un des films vampiriques les plus émouvants est le Dracula de Francis Ford Coppela. L’histoire nous montre un Comte qui sait se montrer dur et sanguinaire mais aussi romantique et mélancolique.
Bien qu’adapté assez fidèlement du roman de Bram Stocker, Francis Ford Coppela a rajouté un prologue et un épilogue qui explique comment Dracula est devenu un vampire et comment il en est délivré. Ce film est un drame fantastique et non pas un film d’horreur comme l’étaient la plus part des Dracula classiques. Il est possible de comprendre son chagrin et sa détermination à reconquérir le coeur de son aimée réincarnée.
Dans ce type de film, l’amour est quand même ce qui permet au héros de triompher. Dans Génération Perdue, c’est l’amour pour une fille et pour son propre frère qui fait que le héros qui commence à se transformer arrivera à vaincre son adversaire.
L’érotisme :
Le thème du vampire a toujours rimé avec érotisme.
N’existe-t-il pas une connotation sexuelle en ce geste de sucer le sang au cou de sa victime ? Mais, le vampire lui-même sait s’amuser avec sa victime, la mettre à sa merci et en faire ce qu’il veut : cela se rapproche du sadomasochisme.
Déjà au tout début des films vampiriques, le vampire choisissait comme victime des femmes, se rendait dans leurs chambres lorsqu’elles étaient peu vêtues. Ce côté érotique a toujours été gardé.
De plus, Dracula, Bible du vampirisme, est placé sous le signe de la sexualité. Dans le livre, il existe un rapport constant entre instinct sexuel et faute ( il est écrit et publié à l’époque victorienne ) : tout le roman est marqué par l’expression de la sexualité, des désirs refoulés et de la culpabilité. Le vampire est le symbole de l’amour physique. C’est pourquoi, de nos jours, le vampirisme est souvent associé au VIH.
Le vampire féminin apparaît très tôt sous les traits d’une jeune femme à la beauté ensorcelante. Elle séduit ses victimes, souvent de sexe opposé et se nourrit du sang de très jeunes enfants mais aussi des jeunes hommes qu’elle a séduit.
A quelques exceptions près, le vampire du XIXème siècle est un séducteur doublé d’un père terrible et la vampire est un avatar de la femme fatale qui deviendra la vamp cinématographique. Cette séduction reste vivace au XXème siècle où l’on représente le vampire comme un monstre au pouvoir irrésistible.
Aujourd’hui encore, la sexualité et la séduction inspirent les romanciers pour leurs personnages ( exemple : Lestat ). Cependant, les comportements sexuels se cachent moins et l’on retrouve la bisexualité, l’homosexualité et même la pédophilie. Le vampire symbolise tous nos interdits c’est pourquoi il nous fascine. L’être humain l’a inventé pour faire ressortir tous ses mauvais penchants, ceux que l’on croit immoraux, pour les exorciser.
Il est un mythe indémodable qui n’est pas prêt de disparaître.