Victor Ardisson
(Vampire de Muy - 1872)
Victor Antoine Ardisson, surnommé le « Vampire du Muy », est un célèbre nécrophile français qui sévit entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.
C'est l'un des rares nécrophiles passés à la postérité, et connus dans le monde entier.
Fritz Haarmann -
Le Vampire de Hanovre (1879-1925)
Friedrich Heinrich Karl Haarmann (25 octobre 1879 – 15 avril 1925), dit Fritz Haarmann, connu aussi comme « le Boucher de Hanovre » et « le Vampire de Hanovre » est un tueur en série allemand considéré comme l'auteur des meurtres de vingt-sept garçons et jeunes hommes entre 1918 et 1924.
Il fut déclaré coupable de vingt-quatre meurtres et guillotiné.
Fritz Haarmann est né à Hanovre en 1879, sixième enfant de parents pauvres.
Haarmann est un enfant calme qui fuit les activités de garçons comme le sport et préfère s'amuser avec les jouets de ses sœurs. C'est un écolier médiocre.
À l'âge de 16 ans, il s'enrôle sous la pression de ses parents dans une académie militaire à Neuf-Brisach (en allemand Neubreisach). Il s'adapte d'abord à la vie militaire et il est bien noté pendant sa période de formation. Après juste un an à l'académie, il commence à souffrir de crises d'épilepsie et il est réformé pour raisons médicales.
Haarmann retourne à Hanovre et trouve un emploi dans une fabrique de cigares. Il est arrêté en 1898 pour agression sexuelle sur des enfants : déclaré irresponsable par un psychologue, il est envoyé dans une institution psychiatrique pour une durée indéfinie.
Six mois plus tard, Haarmann s'échappe et s'enfuit en Suisse où il travaille pendant deux ans avant de retourner en Allemagne. Il s'enrôle de nouveau comme militaire, sous un faux nom cette fois-ci, mais en 1902, il est à nouveau réformé pour raisons médicales. Il reçoit une pension militaire complète, retourne vivre chez sa famille, et trouve un emploi dans la petite entreprise que son père a fondée. Après une dispute et une violente bagarre avec son père, Ollie Haarmann, il est arrêté, accusé d'agression et à nouveau envoyé pour une évaluation psychiatrique. Cette fois, un médecin ne diagnostique pas d'instabilité mentale. Une cour annule néanmoins les charges et il retourne vivre dans sa famille.
Peu après, Haarmann tente d'ouvrir un petit commerce, mais il fait rapidement faillite
Les dix années suivantes, Haarmann vit de vols, de cambriolages et d'escroqueries. Il est fréquemment arrêté et purge plusieurs courtes peines de prison. Il commence progressivement à établir une relation avec la police de Hanovre en tant qu'informateur, principalement dans le but de détourner de lui l'attention de la police. Il déclara plus tard que la police commençait à le considérer comme une source sûre d'informations à propos des criminels d'Hanovre.
En 1914, Haarmann est déclaré coupable d'une série de vols et de fraudes et il est emprisonné juste au début de la Première Guerre mondiale.
À sa libération en 1918, il est frappé par la pauvreté de l'Allemagne à la suite de la Grande Guerre, le pays étant alors dans une grave situation économique. Cette situation favorise l'expansion de la criminalité et offre à Haarmann de nouvelles occasions d'y agir en marge : il reprend alors ses activités et il est comme avant utilisé comme indicateur par la police.
Entre 1918 et 1924, Haarmann commet au moins vingt-quatre meurtres et est suspecté de trois autres.
La première victime connue est un jeune homme de 17 ans, Friedel Rothe. Quand Rothe disparaît en septembre 1918, ses amis indiquent à la police qu'il a été aperçu pour la dernière fois en compagnie d'Haarmann. Sous la pression de la famille de Rothe, la police investit l'appartement d'Haarmann, le trouve en compagnie d'un jeune adolescent à moitié nu, et l'arrête pour agression sexuelle. Il est condamné à une peine de neuf mois d'emprisonnement, mais réussit à ne pas purger sa peine immédiatement.
En 1919, il rencontre un jeune fugueur, Hans Grans, qui devient son amant.
Haarmann purge ses neuf mois d'emprisonnement entre mars et décembre 1920. De nouveau, il regagne la confiance de la police et redevient informateur. Peu après sa mise en liberté, il s'installe dans un nouvel appartement situé au 27, Cellerstraße.
Peu après, Hans Grans emménage chez Haarmann. Haarmann occupe au moment de son arrestation une mansarde de la rue Rote Reihe.
Les victimes suivantes d'Haarmann sont principalement des jeunes banlieusards, des jeunes fugueurs, et occasionnellement des prostitués qui évoluent autour de la gare de Hanovre. Selon la rumeur, Haarmann les entraîne jusqu'à son appartement, et les tue en les mordant à la gorge, parfois pendant l'acte sexuel. Toutes les victimes d'Haarmann sont démembrées avant de disparaître, généralement dans la rivière Leine qui traverse Hanovre.
Les objets et vêtements ayant appartenu aux victimes sont vendues au marché noir ou conservées par Haarmann ou son jeune amant, Hans Grans. Selon la rumeur également, Haarmann aurait vendu au marché noir de la chair humaine en la faisant passer pour du porc en conserve . Même si aucune preuve de ces activités n'existe, Haarmann gagne tout de même la réputation de vendeur de viande de contrebande.
Haarmann et Hans Grans vendent les effets de leurs victimes pour un prix dérisoire au marché noir et en gardent d'autres pour eux. Haarmann déclara que même si Grans était au courant de beaucoup de ses meurtres, et qu'il lui avait demandé personnellement de tuer deux des victimes pour qu'il puisse obtenir leurs vêtements et effets personnels, Grans n'était pas concerné par les meurtres.
Haarmann est finalement interpellé quand de nombreux ossements qu'il a jetés dans la rivière Leine s'échouent en aval en mai et juin 1924.
La police décide de draguer la rivière et découvre plus de cinq cents os humains ultérieurement confirmés comme provenant d'au moins vingt-deux individus. Les soupçons se portent rapidement sur Haarmann, déjà condamné pour agressions sexuelles sur mineur et déjà suspect dans la disparition de Friedel Rothe en 1918.
Haarmann est placé sous surveillance : dans la nuit du 22 juin, on le voit rôder dans la gare ferroviaire de Hanovre. Il est rapidement arrêté après avoir essayé d'emmener un garçon jusqu'à son appartement. Le logement d'alors de Haarmann, une mansarde située rue Rote Reihe, est fouillé et on y trouve des effets personnels de plusieurs jeunes hommes disparus, et de grandes marques de sang sur les murs. Haarmann tente d'expliquer ce dernier fait par son activité illégale de boucher. Pendant l'interrogatoire, Haarmann confesse rapidement le viol, le meurtre, et le dépeçage de jeunes gens depuis 1918. Quand on lui demande combien il en a tué, il répond « quelque part entre cinquante et soixante-dix ».
Des enquêteurs montrent l'entrée de l'appartement d'Haarmann, rue Rote Reihe
Des enquêteurs fouillent un poêle à l'appartement d'Haarmann, rue Rote Reihe à Hanovre
Photo de police de la mansarde d'Haarmann, rue Rote Reihe
La police ne parviendra néanmoins à l'incriminer que de vingt-sept disparitions. On note que seul un quart des objets personnels trouvés dans son appartement sont identifiés comme ayant appartenu aux victimes.
Fritz Haarmann entouré d'agents de la police judiciaire en novembre 1924
Le procès de Fritz Haarmann commence le 4 décembre 1924.
Fritz Haarmann est amené au Tribunal en décembre 1924
Haarmann est accusé du meurtre de vingt-sept garçons ou jeunes gens disparus entre 1918 et juin 1924. Le procès est spectaculaire car c'est un des premiers événements médiatiques dans l'Allemagne de l'époque. Le terme de « tueur en série » n'existant pas à l'époque, le public et la presse manquent de mots pour décrire l'affaire.
Haarmann, à son procès en 1924, est assis entre deux tableaux noirs dont l'un
représente le plan de son appartement
Haarmann est simultanément qualifié de « loup-garou », de « vampire », et d'« Homme-Loup ». Outre de la cruauté des crimes commis, l'opinion publique se scandalise également du rôle de la police dans l'affaire : Haarmann était un indicateur de police qui dénonçait fréquemment d'autres criminels aux autorités, en était parfaitement connu, mais jusqu'à son interpellation, la police l'avait négligé comme suspect bien que certaines des victimes aient été vues pour la dernière fois en sa compagnie
Le procès dure à peine deux semaines.
Le 19 décembre 1924, Haarmann est déclaré coupable de vingt-quatre des vingt-sept meurtres et condamné à mort.
Il est acquitté de trois meurtres qu'il nie, même si des effets personnels de certaines victimes ont été trouvés en sa possession ou chez certaines de ses relations au moment de son arrestation. Haarmann ne fait pas appel du verdict.
Haarmann est guillotiné le 15 avril 1925. Ses derniers mots avant d'être exécuté sont :«
"Je me repens, mais je n'ai pas peur de la mort."
Hans Grans est d'abord jugé pour incitation au meurtre dans le cas d'Adolf Hannappel, apprenti menuisier de 17 ans disparu de la gare ferroviaire de Hanovre le 11 novembre 1923. Des témoins ont vu Grans en compagnie d'Haarmann, pointant du doigt Hannappel. Haarmann affirme à ce sujet que c'était un des deux meurtres commis à l'insistance de Grans. Grans est condamné à mort. La découverte d'une lettre de Haarmann adressée au père de Grans où Haarmann soutient l'innocence de Grans mène à un second procès et une peine de prison de douze ans. Après avoir purgé sa peine, Hans Grans a continué de vivre à Hanovre, jusqu'à sa mort en 1975.
Les restes des victimes d'Haarmann sont inhumés ensemble dans une fosse commune du cimetière de Stöckener, en février 1925. En avril 1928, un grand mémorial de granite en triptyque portant les noms et âges des victimes est érigé sur la fosse commune.
La tombe commune des victimes de Haarmann
Après son exécution, la tête d'Haarmann est préservée dans un bocal par des scientifiques pour examiner la structure de son cerveau. La tête d'Haarmann est maintenant conservée à l'école médicale de Göttingen.
L'affaire suscita de nombreux débats autour de la peine de mort, de la façon de considérer les délinquants malades mentaux, des méthodes d'enquête de la police, et de l'homosexualité.
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Ses victimes
Fritz Franke | 17 ans | 12 février 1923 | Franke était originaire de Berlin |
Wilhelm Schulze | 17 ans | 20 mars 1923 | Schulze était apprenti écrivain |
Roland Huch | 16 ans | 23 mai 1923 | Étudiant, disparu de la gare ferroviaire de Hanovre |
Hans Sonnenfeld | 19 ans | mai 1923 | Fugueur de la ville de Limmer |
Ernst Ehrenberg | 13 ans | 25 juin 1923 | Disparu en faisant une course pour ses parents |
Heinrich Struß | 18 ans | 24 août 1923 | Haarmann était en possession de l'étui du violon de Struß quand il a été arrêté |
Paul Bronischewski | 17 ans | 24 septembre 1923 | Disparu sur le trajet pour rendre visite à son oncle |
Richard Gräf | 17 ans | septembre 1923 | Disparu après avoir dit à ses amis qu'un détective lui avait trouvé un travail |
Wilhelm Erdner | 16 ans | 12 octobre 1923 | Disparu de la gare de Hanovre. Haarmann a vendu la bicyclette d'Erdner |
Hermann Wolf | 15 ans | 24 ou 25 octobre 1923 | Les vêtements de la victime menèrent à Haarmann et à ses connaissances |
Heinz Brinkmann | 13 ans | 27 octobre 1923 | Disparu de la gare de Hanovre après avoir manqué son train pour rentrer chez lui, à Clausthal |
Adolf Hannappel | 17 ans | 11 novembre 1923 | Apprenti menuisier. Des témoins ont vu Haarmann approcher Hannappel. |
Adolf Hennies | 19 ans | 6 décembre 1923 | Hennies disparaît pendant qu'il cherche du travail à Hanovre |
Ernst Spiecker | 17 ans | 5 janvier 1924 | Disparu sur son trajet pour aller témoigner à un procès |
Heinrich Koch | 20 ans | 15 janvier 1924 | Koch était connu pour être une connaissance de Haarmann |
Willi Senger | 19 ans | 2 février 1924 | Les vêtements de la victime furent retrouvés dans l'appartement d'Haarmann après son arrestation |
Hermann Speichert | 16 ans | 8 février 1924 | Apprenti électricien |
Alfred Hogrefe | 16 ans | 6 avril 1924 | Apprenti mécanicien. Tous les vêtements d'Hogrefe menèrent à Haarmann ou à Grans |
Hermann Bock | 22 ans | avril 1924 | Vu pour la dernière fois par ses amis marchant vers l'appartement de Haarmann |
Wilhelm Apel | 16 ans | 17 avril 1924 | Disparu en allant travailler |
Robert Witzel | 18 ans | 26 avril 1924 | Haarman admet avoir jeté les restes de Witzel dans la rivière Leine |
Heinrich Martin | 14 ans | 9 mai 1924 | Apprenti serrurier, disparu de la gare de Hanovre |
Fritz Wittig | 17 ans | 26 mai 1924 | Haarmann insiste sur le fait que Grans lui ordonna de commettre ce meurtre et celui de Hannappel |
Friedrich Abeling | 10 ans | 26 mai 1924 | La plus jeune victime. Restes jetés dans la rivière Leine |
Friedrich Koch | 16 ans | 5 juin 1924 | Disparu sur le chemin de la faculté, vu pour la dernière fois en compagnie de Haarmann |
Erich de Vries | 17 ans | 14 juin 1924 | Haarmann guide la police jusqu'aux restes d'Erich après son arrestation |
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Le cas de Fritz Haarmann a inspiré au moins trois films.
Peter Kürten (26 mai 1883 - 2 juillet 1931), surnommé le « Vampire de Düsseldorf » par les médias de l'époque, demeure l'un des plus célèbres tueurs en série d'Allemagne.
Il fut l'auteur d'une série de meurtres et d'agressions à caractère sexuel, sur des enfants et des adultes, dont la plupart furent commis à Düsseldorf en 1929.
Né dans une famille pauvre de Cologne, troisième d'une fratrie de treize enfants, il eut une enfance marquée par la délinquance et de fréquentes fugues du domicile familial. En effet, dans la famille de son père, on compta plusieurs assassins ainsi que de nombreux débiles mentaux.
La famille Kürten, entassée dans une seule pièce fut régulièrement témoin des ébats d'un père régulièrement ivre et qui, en 1897, fera un an de prison pour tentative de viol sur l'une de ses filles.
Il prétendit plus tard avoir commis son premier meurtre à l'âge de 9 ans : il aurait noyé deux autres enfants pendant une baignade.
Envoyé en prison, il "fêta" sa libération en étranglant une jeune fille dans un bois mais la victime survécut.
Sa famille déménagea à Düsseldorf en 1894.
Il fit quelques passages en prison, pour vol et pytromanie.
Etant tombé amoureux d'une jeune fille, il vit ses avances repoussées et se vengea en lançant une hache à la tête de sa dulcinée, la manquant de peu. Lorsque le père de la victime vint lui dire son fait, Kürten l'accueillit à coups de revolver mais manqua sa cible. Ces agissements lui valurent une condamnation à deux ans de prison.
Incarcéré, Kürten envisagea d'éventrer une femme enceinte, de faire dérailler un train, d'incendier un hôpital ou de distribuer des bonbons empoisonnés à la sortie des écoles.
Libéré en 1904, il fut appelé au service militaire mais déserta aussitôt et entama une carrière d'incendiaire.
A nouveau interpellé, il fut condamné à une nouvelle peine de prison, de sept ans cette fois.
Le 25 mai 1913, il étrangla une enfant de neuf ans dans une chambre d'hôtel puis se mêla aux clients pour "profiter" de la découverte du crime. Son plaisir dépassa ses espérances car l'oncle de la victime, un nommé Otto Klein, fut accusé du meurtre, s'étant disputé avec le père de l'enfant la veille et ayant promis de ce venger. Klein sera acquitté deux ans plus tard.
Lassé, il se procura une hache et attaqua plusieurs personnes dans des parcs, recherchant le plaisir de voir le sang jaillir d'un membre coupé.
Sa première condamnation pour meurtre fut prononcée en 1913 : lors d'un braquage, il étrangla une jeune fille. Kürten passa donc huit ans en prison, jusqu'en 1921, année qui le vit emménager à Altenburg, où il devint ssyndicaliste. Condamné à huit ans de prison, Kürten échappa ainsi aux tueries de la première guerre mondiale.
Libéré en 1921, Kürten jeta son dévolu sur une femme et lui proposa le mariage. Devant son refus, il la menaça de mort et obtint ainsi son accord ! Notons au passage de Frau Kürten avait elle-même purgé quatre ans de prison pour un meurtre commis quelles années plus tôt.
En 1925, il retourne à Düsseldorf où, quelques années plus tard, il devait plonger la population dans la peur.
La pire série de meurtres de Kürten débuta le 3 février 1929. Une femme nommée Appolonia Kuhn fut agressée en rue, recevant une vingtaine de coups de ciseaux. Elle survécut à son agression mais ne parvint pas à donner de description de son assaillant.
Dix jours plus tard, Rudolf Scheer fut tué de nombreux coups de ciseaux. Les policiers constatèrent que le meurtrier avait bu le sang qui s'écoulait par les tempes perforées, un type de blessure qui deviendra typique du Vampire.
Le 10 mars, le corps d'un enfant fut découvert, présentant le même type de blessures. Si les policiers estimèrent rapidement être en présence d'un même tueur, ils s'interrogèrent toutefois sur les différences existant entre les victimes. L'absence de points communs entre elles allait grandement compliquer la traque du tueur.
Dans les mois qui suivirent, plusieurs femmes furent frappées à coups de ciseaux ou étranglées jusqu'à l'évanouissement et laissés pour mortes.
On ne put jamais établir le nombre d'agressions avec certitude, certaines victimes, honteuses d'avoir suivi un inconnu dans un parc, ayant renoncé à déposer plainte.
En juillet 1929, se jouant des patrouilles de police, Kürten attaqua deux femmes en les capturant au lasso! Les victimes eurent la chance de voir l'agresseur mis en fuite par l'arrivée opportune de passants.
Ce même mois, la police arrêta un suspect du nom de Johann Strausberg, un débile mental qui avoua tout. On mit les incohérences de ses aveux sur le compte de sa faiblesse d'esprit.
Dans le même temps, plusieurs dizaines d'individus s'accusèrent d'être le Vampire.
En août 1929, Maria Hahn fut étranglée et poignardée. Le Vampire enterra son corps et envoya aux services de police le mot suivant : "Meurtre à Pappendelle. Au lieu marqué d'une croix. Là où nulle herbe ne croît. Surmonté d'une grosse pierre. Un corps gît sous terre."
Ayant découvert la victime, les policiers remarquèrent un individu qui les observait à distance à l'aide d'une longue vue. Ils tentèrent de l'arrêter mais l'homme parvint à prendre la fuite.
En ce même mois d'août, plusieurs femmes tombèrent sous les coups de marteau du Vampire. Trois eurent la chance de survivre.
Le 21 août, le Vampire sema la terreur lorsque, muni d'une fine lame, il poignarda deux femmes et un homme en l'espace de deux heures sur le site d'une fête foraine.
Les victimes survécurent mais donnèrent des descriptions très divergentes de l'auteur.
Le 24 août, Kürten agressa deux enfants de 5 et 14 ans dans un terrain vague. Ayant demandé à la plus âgée d'aller lui chercher du tabac, il égorgea la petite fille puis poignarda l'autre enfant à son retour. Les autorités réagirent à ce massacre en proposant une prime de cinq mille marks à toute personne qui permettrait l'arrestation du tueur.
Le lendemain même, Kürten tenta de poignarder une femme qui survécut car la lame du poignard de l'assassin se brisa.
Puis une autre femme fut tuée à coups de marteau dans un parc.
Une dizaine de jours plus tard une prostituée du nom d'Elizabeth Dörrier fut sauvagement poignardée et décéda à son arrivée à l'hôpital.
La police allemande accentua sa présence dans les rues, contrôla avec attention toutes les lettres de dénonciation et fit appel à plusieurs graphologues et psychologues, mais en vain.
Le 14 mai 1930, Maria Budlik fut importunée par un individu entreprenant lorsque surgit un homme qui chassa l'importun. Rassurée par la mise élégante de l'inconnu, la jeune fille accepta d'aller prendre un remontant à son domicile. Après une période de galanterie, l'homme saisit la femme à la gorge mais la relâcha. Puis, il lui demanda "Vous souviendrez-vous où j'habite ?" Maria Hahn répondit que non et quitta les lieux sans problème.
La jeune fille ne porta pas plainte mais décida de raconter sa mésaventure par lettre à une amie du nom de Brückner.
C'est alors qu'un hasard incroyable joua son rôle. Un facteur trop pressé déposa la lettre de Frau Brückner dans la boite aux lettres de Frau Brügmann. Lorsque celle-ci ouvrit la lettre, elle fit le rapprochement avec le Vampire et contacta la police.
Maria Budlik, contactée par la police, confirma se souvenir du nom de la rue où habitait l'homme en question : Mettmannerstrasse.
Conduite sur place, elle désigna l'immeuble portant le numéro 71.
Kürten, qui rentrait à ce moment, comprit qu'il était démasqué et parvint à prendre la fuite.
De retour en leurs bureaux, les policiers identifièrent l'occupant des lieux comme étant Peter Kürten et découvrirent l'importance de son casier judiciaire. Il apparut également que Kürten avait fait l'objet de trois lettres de dénonciation. Ces lettres étaient passées inaperçues dans le flot de dénonciations alors reçues par les policiers, soit neuf cent mille.
Le 23 mai 1930, Kürten s'arrangea pour rencontrer discrètement sa femme et lui avoua être le Vampire de Düsseldorf. Afin d'assurer l'avenir de son épouse, il lui proposa d'être celle qui le dénoncerait afin qu'elle puisse toucher la récompense promise pour la capture du monstre.
Ils se séparèrent et se donnèrent rendez-vous le lendemain devant l'église Saint-Rochus pour l'acte final.
A l'heure et à l'endroit prévu, Kürten alla au-devant des policiers et se laissa appréhender sans résistance.
Pendant son interrogatoire, il avoue près de 80 crimes, mais, à son procès qui débute en avril 1931, l'accusation retient contre lui neuf meurtres et sept tentatives de meurtre. Il tente d'abord de plaider non-coupable, mais change rapidement de tactique.
Il est jugé coupable et condamné à mort. Il est guillotiné le 2 juillet 1931 à Cologne.
Le procès de Kürten s'ouvrit le 1" avril 1931.
Dès le début des débats, il s'amusa à revendiquer un double meurtre pour lequel 2 innocents avaient été condamnés à mort.
Il avoua une cinquantaine de meurtres. Seize lui furent officiellement reconnus.
La défense plaida la démence. Un psychiatre, le professeur Berg, déclara que Kürten était un psychopathe uniquement intéressé par l'assouvissement de son désir.
Toutefois, la Cour le jugea sain d'esprit.
Aucune excécution capitale n'ayant été pratiquée en Allemagne depuis des années, la ligue des droits de l'homme tenta de faire pression sur le ministre de la Justice.
Le 1er Juillet 1931, son appel ayant été rejeté, Kürten fut informé u'il serait exécuté le lendemain.
La nuit durant, il écrivit aux familles des victimes pour implorer leur pardon.
Après l'execution, le cerveau de Kürten fut examiné par des médecins qui ne lui trouvèrent aucune anomalie. Peter Kürten était "normal".
Sa femme confirmera qu'il n'avait jamais été violent à son égard. Propret et maniaque, Kürten aimait se lever à l'aurore pour écouter les oiseaux chanter; il les reconnaissait tous à leur chant... Un autre aspect d'un tueur sanguinaire...
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Films
Le réalisateur allemand Fritz Lang s'inspira en partie de ce fait-divers pour son film M le maudit (dont la première eut lieu à Berlin le 11 mai 1931, trois semaines après la condamnation à mort de Kürten).
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