Édouard Brasey est né en 1954 à Marseille.
Il a écrit près de cinquante ouvrages traitant surtout des contes, des légendes et de la fantasy. Il est notamment l’auteur de « L’Encyclopédie du Merveilleux » en 3 tomes.
Là il s’attaque à une mythologie relevant du fantastique. Le parti pris d’un exercice de style apocryphe - et si c’était le Van Helsing du « Dracula » de Bram Stoker lui-même qui rédigeait ce traité ? – semblait a priori une bonne idée. D’autant que la forme est particulièrement soignée : une typo à l’ancienne sur du papier jaune faussement mal massicoté et relié rigide (quoique les incrustations brillantes ne soient pas du meilleur effet pour faire grimoire).
Et tout plein d’anciennes gravures intéressantes pour alléger les pages.
La première partie du traité, “Présence des vampires dans le monde”peut ne pas convaincre. Encore une fois on essaye de faire remonter à l’Antiquité, voire à la Bible et au Talmud, l’existence de ces êtres apparus dans le folklore au XVIIIe siècle en Europe Centrale. Lilith
serait la première vampire, suivie par Isis l’Égyptienne, Ishtar de Chaldée et Kali l’Hindoue, puis les déesses grecques Lamia et Hécate, etc. Pas plus Brasey que Van Helsing ne sont crédibles en soutenant cette théorie, non dénuée d’un certain machisme. Toutes ces histoires de morts-vivants suceurs de sang commencent bien vers les années 1700. On apprend des anecdotes intéressantes, rapportées sous forme d’encadrés de textes de l’époque, dont du Voltaire !
La partie II concerne la “Physiologie du Vampire”. Il s’agit en fait de l’origine de ces morts-vivants, de leurs différentes appellations selon les régions (vampires, oupires, broucolaques, nosferatus, etc.), des moyens de les chasser et les tuer (ail, cruxifix, balles en argent, eau bénite, pieu dans le coeur, décapitation, lumière du jour, etc.).
La partie III, “Psychopathologie du Vampire”, insiste sur l’insanité mentale de ces êtres.
L’occasion de parler des lunatiques (et encore une fois d’assimiler à tort vampires et loups-garous) puis de s’intéresser à leur sexualité en faisant appel à Freud, Sade et Sacher-Masoch.
La suite n’est pas écrite par Van Helsing ni par Brasey.
La quatrième partie de ce livre est constituée de deux extraits des écrits de Dom Augustin Calmet (1746) et de Collin du Plancy (1820), qui ont tous deux traité des vampires.
La cinquième partie “Les Vampires dans la Littérature” propose des textes connus de Polidori, Hoffmann, Poe, Baudelaire et Nodier.
On ne peut qu’apprécier cette initiative qui rend hommage à tous ceux qui ont précédés Bram Stoker sur la thématique du suceur de sang.
Les chasseurs de vampires
Qui dit vampire dit forcément chasseurs. L’un va difficilement sans l’autre.
Constantine Gregory l’a bien compris et nous propose un manuel qui serait indispensable à toutes les Buffy et tous les Van Helsing en herbe, passant en revue tout ce qu’un bon chasseur de vampire se doit de savoir.
Au menu donc, 6 chapitres :
Le coffret de tueur de vampires est un ensemble commercialisé par le Professeur Ernst Blomberg dans la seconde moitié du 19ème siècle. L'assemblage était fabriqué par un armurier liégois de renom, Nicolas Plomdeur.
Ce coffret particulier [...] vient de retrouver son pistolet (fabrication espagnole, fin du 18ème siècle, originellement platine à silex, transformée à percussion dans la première moitié du 19ème siècle).
Coffret de Tueur de Vampires, deuxième moitié du dix-neuvième siècle.
Le Pistolet date du dix-huitième siècle et fut ramené de l'expédition.
Ramené d'expédition en Russie et Mongolie en septembre 2001
Un mode d'emploi en langue de Shakespeare collé dans la partie intérieure du couvercle contient ce texte : Vampire Killing Kit
“The accoutrement for the destruction of the Vampire
This box contains the items considered necessary for the protection of persons who travel into certain little known countries of Eastern Europe where the populace are plagued with a peculiar manifestation of evil, known as Vampires...
Professor Ernst Blomberg respectfully requests that the purchaser of this kit carefully studies his book. Should evil manifestations become apparent, he is then equipped to deal with them efficiently... Professor Blomberg wishes to announce his grateful thanks to that well known gunmaker of Liege, Nicholas Plomdeur whose help in the compiling of the special items, the silver bullets, etc., has been most efficient.
The items enclosed are as follows...”
*******************************************
Description :
Equipement assemblé pour la chasse au vampire datant de 1899. Documents divers et enregistrements sur rouleaux de cire effectués en 1906.
Composition de la valise du chasseur.
La valise du chasseur est bien entendu " le témoin " essentiel de l'histoire. Sa remise en état nous a demandé des trésors de patience. Conservée dans un grenier sec, cela explique le bon état de certains objets et la fragilité des cuirs.
Une grosse valise qui en contient une plus petite, ainsi que divers objets, constitue le conteneur principal. La grosse valise est destinée au voyage, la petite à la chasse proprement dite.
A l'origine, la grosse valise contenait les affaires de voyage du chasseur, mais vers 1906, moment de son témoignage, il y a mis les objets " preuves " de l'histoire. Nous y avons nous-même ajouté divers objets récupérés auprès des descendants du chasseur. Comme, par exemple, la carte postale de Linz, un dictionnaire médical (1858) appartenant probablement au père du chasseur.
La grande valise contient :
Un parapluie, un ouvrage manuscrit de médecine du sang (1878), un pied de biche et unlong pieu en fonte emballés dans une page d'un journal catholique belge de 1899, le portrait de la mère du chasseur (Daguérréotype 1850 environ), un document sur le millénaire de la Hongrie (1896) incluant un article de Arminius Vambéry, une boite-livre contenant la preuve(un éclat de mâchoire de vampire ainsi que divers objets provenant d'une tombe panonienne du 2è siècle dont une fibule en forme de svastika senestrogyre.), un portefeuille vide, quelques pièces de monnaies allemandes et hongroises anciennes, des jumelles, une paire de lunettes à verres teintés pour le soleil, un miroir magique tibétain, des cylindres de cire sur lesquels il a gravé son témoignage, quelques bricoles diverses…
la petite valise contient :
Un guide Baedeker Allemagne du sud / Autriche 1893, un hématimêtre Hayem et Nachet 1899, un stéthoscope, un microscope crayon pour le sang, un crucifix reliquaire (19è siècle), un crucifix dans un écrin (18è siècle), un miroir de poche incassable en métal acheté à Vienne, une seringue hypodermique, un flacon inutilisé de chloroforme, un revolver de poche type Lefaucheux miniature, un flacon de voyage rempli d'eau bénite, un flacon rempli de cendres et d'éclats d'os, un flacon de sel, une lampe à pétrole portable, un phurbu (poignard à démons tibétain offert par Vambéry), un livre de prière en français et un en allemand (prières des morts), une petite boite métallique contenant une hostie consacrée dans son reliquaire (18è siècle) ainsi que quelques pièces de monnaie en argent, un petit livre-boîte contenant uneampoule de sang et des boîtes d'allumettes (le tout caché dans un double-fond de la valise),une carte postale envoyée de Linz le 12 octobre 1899 par le chasseur à sa fiancée qui habite Gand ,un compas, un crayon, un porte-mine…
******************************************
Voici le kit qui contient les éléments nécessaires pour tuer les vampires.
Il contient notamment un pieu en bois et un crucifix. La boîte en bois dans laquelle se trouvait également un pistolet, un chapelet, des récipients de poudre d'ail et divers sérums, a été achetée par téléphone par un acquéreur anonyme.
Une étiquette collée sur la boîte explique qu'elle "contient les éléments nécessaires pour les personnes voyageant dans les pays d'Europe de l'Est, où la population est confrontée au fléau d'une manifestation particulière du Diable connue sous le nom de vampires".
Vampire Hunter Kit
vampire Killing kit
Vampire Slaying Kit
************************
Kit cofffret Ethis
Vampire kit ethis
Kit - Bas
etiquette certificat relique temporelle
Pieux
Bible
Maillet
Pieux en chene
La boîte en acajou comprend les objets suivants: un crucifix, un pistolet, des piquets de bois, un marteau, des bouteilles en verre avec de l'eau bénite, une poignée de la terre sainte, et de la pâte d'ail. Le kit comprend également un livre de prières, publié il y a plus de 150 ans.
Selon les experts, ce kit unique a été fabriqué à la fin du XIXe siècle, suite à la publication du roman gothique « Dracula » en 1897.
Le lot, qui a déjà suscité un grand intérêt, sera mis aux enchères le 22 juin.
Un autre kit de tueur de vampires a été retiré des enchères d'Ebay, son contenu ayant été considéré comme dangereux.
(Traduit de l'anglais) Le kit décrit contenait les outils "nécessaires à la protection des personnes voyageant dans certains parties reculées d'Amérique du Nord contre les vampires".
Contenu : le coffret en pin, la Bible (Ancien et Nouveau Testament), une dague rituelle Phurba, un large maillet, une flasque contenant de l'ail, de l'argent liquide (mercure), 12 clous de cercueil , une épée, 2 pieux de bois, une croix en bois, une pierre d'Isis, de la terre de cimetière, de l'eau bénite, un rosaire.
**********************
Gilles de Rais
Gilles de Rais vu le jour en 1404 au château de Machecoul, près de Nantes.
château de Machecoul
Sa famille, les Montmorency-Laval, était alors l'une des plus grosses fortunes de France. Son père abandonna le nom et les armes de Laval pour prendre le nom de Rais et ainsi hériter de nombreuses terres. En 1415, à la mort de ses parents, le jeune Gilles est élevé par son grand-père, Jean de Craon. Contrairement au vœu du père de Gilles, Jean de Craon obtint le droit de tuteur. Le grand-père avait une réputation sulfureuse : captages d'héritages, chantages, violences, corruption, pillages… Le garçon reçut une éducation guerrière et nobiliaire mais sans contrôle et réelle attention de son grand-père. N'écoutant que ses intérêts, Jean de Craon tenta à deux reprises de marier Gilles, mais les deux fiancées décédèrent prématurément. Enfin, en 1420, il décida Gilles à enlever Catherine de Thouars pour l'épouser officiellement en 1422. Ils eurent un seul enfant, une fille en 1429. Le grand père fit un don au Pape pour que le mariage fut célébré (un lien de consanguinité existait entre les deux promis, interdisant le mariage aux yeux de l'église).
Gilles de Montmorency-Laval
Appelé à l'époque Gilles de Rais (également Gilles de Raiz, Gilles de Rayz,Gilles de Ray, on dirait aujourd'hui Gilles de Retz), Gilles de Montmorency-Lavalfut baron de Retz, seigneur de Machecoul, de La Bénate, du Coutumier, de Bourgneuf-en-Retz, de Bouin, de Saint-Étiennede-Mer-Morte, de Pornic, dePrincé, de Vue, etc. (villages et châtellenies qui constituaient à l'époque labaronnie de Retz), ainsi que de Tiffauges, de Pouzauges, de Champtocé-sur- Loire et d'Ingrandes, seigneuries acquises par héritage et mariage.
Blason
Afin de pallier ses dépenses, Gilles de Rais s'adonne à l'alchimie en vue de trouver la pierre philosophale.
En 1438, Eustache Blanchet, prêtre au service de Gilles de Rais, recrute ainsi à Florence le clerc toscan Francesco (François) Prelati, originaire de Montecatini Terme près de Pistoia. Outre les expériences alchimiques, Prelati invoque les démons à Tiffauges en présence de Gilles de Rais
À l'époque il se proclamait également comte de Brienne , alors que ce titre était tenu par le comte Pierre Ier de Luxembourg-Saint-Pol. Ses immenses revenus, ses alliances et sa parenté avec de grandes familles nobles (Montmorency, Laval,Thouars, Craon, etc.), firent de lui un des seigneurs les plus en vue de son époque.
Chateau de Gilles de Rais - Tiffauges
Il devient en 1432 l'un des plus riches seigneurs du royaume après la mort de son grand-père maternel Jean de Craon, seigneur de La Suze-sur-Sarthe, de Champtocé-sur-Loire, d'Ingrandes, etc. On évalue sa fortune à trois cent mille livres de rente, sans compter les profits de ses droits seigneuriaux, les émoluments de ses charges et un mobilier de cent mille écus d'or, ses revenus étant évalués à 200 kg d'or par an.
Sceau - Gilles de Rais
Mais il en a bientôt dissipé la plus grande partie par ses prodigalités, son faste et ses débauches.
Gilles de Rais est une figure de la guerre de Cent Ans, lors de laquelle il est promu maréchal de France et combat aux côtés de Jeanne d'Arc. Rentré sur ses terres après la mort de la Pucelle d'Orléans, il dépense sans compter sa fortune et, endetté, s'essaye à l'alchimie et à l'invocation de démons pour renflouer ses caisses.
En 1440, Gilles de Rais est condamné par un tribunal ecclésiastique pour hérésie, sodomie et meurtres de « cent quarante enfants, ou plus »
Il est simultanément condamné par une cour séculière pour s'être emparé indûment du château de Saint-Étienne-de-Mer-Morte ainsi que pour des crimes commis sur « plusieurs petits enfants, non pas seulement dix, ni vingt, mais trente, quarante, cinquante, soixante, cent, deux cents et plus, en sorte qu'on ne pourrait faire au juste la déclaration du nombre ».
La nature exacte et le nombre de ses crimes divisent aujourd'hui les historiens.
Longtemps après sa mort, certains auteurs et historiens ont fait de lui le personnage de « Barbe Bleue», d'autres l'ont qualifié de tueur en série, bien que ces appellations soient posthumes et anachroniques
Le procès de Gilles de Rais est l'un des tout premiers procès des barons du royaume, qui jusque-là étaient maîtres en leur baronnie, et ne relevaient de la justice de personne. Le procès s'ouvre à Nantes le 8 octobre 1440.
Gilles de Rais a la possibilité de récuser les juges pour partialité à l'ouverture du procès, mais l'acte d'accusation ne fait alors état que de l'acte véniel mentionné précédemment, ce qui soulage l'accusé qui reconnaît la compétence des juges.
Ce n'est qu'à la deuxième audience, le 13 octobre 1440, que l'acte d'accusation complet est dévoilé, mais il est alors trop tard pour l'accusé de récuser les juges. Gilles de Rais se rend compte qu'il a été piégé et qu'il a affaire à un dossier d'accusation très étoffé et que de plus, les langues se délient. Les témoignages à charge affluent. Ses valets (Poitou et Henriet) et ses complices qui l'auraient assisté dans ses crimes, arrêtés et soumis à la question (la torture est épargnée à Gilles de Rais de par sa noblesse), l'accablent
Gilles de Rais s'emporte et se révolte. Cette excommunication l'effraie, et il se résout alors à faire des aveux en échange de la levée de cette sanction, ce qui lui est accordé. Certains auteurs y voient une preuve de sa foi en l'Église et dans le jugement de Dieu. Sa confession, prononcée dans sa prison, est répétée à l'audience du 22 octobre
Gilles de Rais s'est en outre rendu coupable du crime de félonie. En effet, après avoir vendu à son suzerain Jean V de Bretagne la place de Saint-Étienne-de-Mer-Morte, il en a repris possession en menaçant le gouverneur d'égorger son frère s'il ne la lui livrait pas.
Le jugement est prononcé le 25 octobre par le tribunal présidé par le procureur et sénéchal de Bretagne, Pierre de l'Hôpital.
Gilles de Rais a été excommunié pour« apostasie hérétique [...] évocation des démons [...] crimes et vices contre nature avec des enfants de l'un et de l'autre sexe selon la pratique sodomite »
La sentence de la cour ecclésiastique reproche à Gilles de Rais cent quarante meurtres « ou plus » tandis que la sentence de la cour séculière n'arrête pas de chiffre exact.
Gilles de Rais et ses deux valets sont condamnés à être pendus, puis brûlés
À sa demande, le tribunal lui accorde trois faveurs : le jour de l'exécution, les familles des victimes pourront organiser une procession, il sera exécuté avant ses complices et son corps ne sera pas entièrement brûlé pour être inhumé
Le lendemain matin, le 26 octobre 1440, après une messe à la cathédrale Saint-Pierre de Nantes, l'exécution est accomplie, selon les sources, en prairie de Biesse ou sur le site actuel de l'Hôtel-Dieu
Tandis que ses valets, Poitou et Henriet, sont laissés sur le bûcher, le corps de Gilles de Rais en est retiré, avant d'être trop abîmé par les flammes
Conformément à la requête qu'il avait formulée et qu'on lui avait accordée avant son exécution, son corps est enseveli dans l'église du monastère des Carmes, à Nantes.
Ce monastère et le monument funéraire dédié à sa mémoire seront détruits durant la Révolution française, et son corps sans doute jeté dans la Loire.
Commentaires