Vlad Tepes Vlad III l’Empaleur
Prince de Valachie : 1448, 1456-1462 et 1476
Dracula (1431 - 1476)
Contexte
Le 15eme siècle en Europe de l'Est était très mouvementé.
Le Saint-Empire Romain Germanique et les autres pays chrétiens d'Europe de l'ouest, étaient sérieusement menacés par la poussée de l'Empire Ottoman. Les régions situées entre les deux constituaient le dernier rempart de la chrétienté catholique et orthodoxe contre les musulmans.
La Valachie, une des trois principautés médiévales à l'origine de la Roumanie actuelle, a été dirigée pendant six générations par la famille de Vlad III.
Vlad III est né en décembre 1431 à Schassburg (l'actuelle Sighisoara).
Vlad est issu de la famille des Basarabi, à laquelle on doit nombre de personnages historiques en Valachie, et en Transylvanie, et dont le premier représentant marquant est Basarab cel Mare.
Cette même année, son père, Vlad II, alors commandant de frontière, intégra l'Ordre du Dragon (un ordre chevaleresque créé par Sigismond, Roi de Hongrie, sur le modèle de l'ordre de Saint Georges). Il prit le surnom de Dracul (" dracul " signifie " diable").
Le dragon devint le symbole de la famille, que l'on retrouvera sur leur blason et sur les monnaies de l'époque. Vlad II devint prince de Valachie en 1436.
symbole "Ordre du Dragon"
Vlad III passa ses premières années à la cour à Targoviste (capitale de la principauté de Valachie). A cette période, la politique de son père était plutôt neutre.
Gravure - Dracula
En 1442, le sultan Murad II exigea comme garantie que deux des fils de Vlad II lui soient envoyés comme otages. Vlad III fut conduit en Turquie, avec son jeune frère Radu.
Cette période de captivité joua un rôle décisif dans sa vie, car il sera marqué dès son enfance par la violence, les guerres et les trahisons.
Dans cette première moitié du XVe siècle, le trône de Valachie est disputé par les familles cousines, la Danesti et la famille des Draculea. Les Danesti appellent les Hongrois pour les aider, sous prétexte de combattre les Ottomans, alors que les Draculea négocient avec eux.
En 1447, le père de Vlad, Vlad II le Dragon (Vlad Dracul), a conclu la paix avec les Ottomans. En novembre 1447, Jean Hunyade (Ioan Hunedoara), gouverneur de Hongrie depuis 1446, entreprend une expédition en Valachie en partant de Brasov. Vlad II est capturé et tué à Balteni, avec son premier fils Mircea II le Jeune (Mircea cel Tânar). Hunyade se proclame lui-même le 4 décembre 1447 voïvode des régions transalpines à Târgoviste. Ce titre lui permet d’installer un Danesti, le fils de Dan II, Vladislav II de Valachie (Vladislav) sur le trône de Valachie.
Lorsque la nouvelle de la mort de son père arriva en Turquie, Vlad III fut relâché et obtint l'appui du sultan pour renverser Vladislav.
Radu l'Elégant resta volontairement en Turquie, où il se convertit à l'Islam et devint l'amant de l'héritier du sultan.
En 1448, Vlad III l’Empaleur rentre alors d’Andrinople, soutenu par une cavalerie turque et un contingent de troupes prêtées par le pacha Mustafa Hassan, et profite de l’absence de Vladislav, éloigné de Târgoviste par les combats à la deuxième bataille de Kosovo, pour monter sur le trône. Mais Vladislav le chasse deux mois plus tard (octobre-novembre 1448) lorsqu’il revient, et il doit s’exiler en Moldavie, où règne Bogdan II. Il se lie d’amitié avec le futur Étienne III le Grand (Stefan cel Mare).
Plus tard, Jean Hunyade (János Hunyadi), qui doit partir défendre Belgrade, lui confie une armée pour défendre le sud de la Transylvanie. Vlad Tepes en profite, avec l’aide de boyards de Munténie pour reprendre le trône de Valachie en se débarrassant de Vladislav II en août 1456. Vlad commence sa plus longue période de règne - six ans - pendant laquelle il sait qu’il ne peut garder sa place qu’en la défendant chèrement contre tous ceux qui la convoitent.
Prince Vlad III
Afin de consolider son pouvoir, il s’efforce de centraliser l’autorité, de la même façon que Mathias Corvin en Hongrie, ou Louis XI en France. Il fallait pour cela éliminer sans pitié tout ceux qui pouvaient la déstabiliser.
Il a donc installé un régime de terreur, de telle façon à ce que tous le redoutent et le craignent.
Il devint l'un des plus ardents défenseurs de son pays, face aux tentatives d'invasion des Turcs.
C'est à cette époque qu'il obtint le titre de Voïvode (terme slave signifiant " commandant militaire " ou " chef suprême ") Dracula et le surnom de Tepes. Ce terme signifie " l'empaleur « en roumain », qui signifie celui qui mène au pal, du nom de sa méthode favorite d’exécution.
Il tuait sans distinction hommes, femmes, enfants ou vieillards, les survivants finissant empalés. Les Turcs n'avaient pas forcément connaissance de ses réelles forces militaires mais craignaient sa cruauté. Les chroniqueurs turcs eux-mêmes l’ont appelé Kaziglu Bey, ce qui signifie « Le Prince Empaleur ». Ce sobriquet n’a jamais été utilisé par les contemporains de Vlad, et n’apparaît pour la première fois qu’en 1550, dans une chronique de Valachie, soit un siècle après sa mort.
Punition des Pals
Vlad Tepes demeure connu pour ses techniques de punition brutales ; selon les dires des boyards Saxons de Transylvanie, il ordonne que les punis soient écorchés, bouillis, décapités, rendus aveugles, étranglés, pendus, brûlés, frits, cloués, enterrés vivants, etc. Il aime couper le nez de ses victimes, les oreilles, les organes génitaux, et la langue. Mais sa méthode favorite est la mise au pal, d’où son surnom d’Empaleur. Il applique cette technique en 1457, en 1459 et en 1460 contre les commerçants de Transylvanie qui se rebellent contre ses lois.
En 1457, les commerçants de Sibiu essaient de le remplacer par un Prêtre des Roumains, identifié comme étant le futur souverain Vlad IV Calugarul, qui leur promet des avantages douaniers.
En 1458, ses victoires lui permirent d'attaquer l'ennemi sur son propre territoire.
Il est inflexible lorsqu’il s’agit d’honnêteté et d’ordre. La plus petite infraction, du mensonge jusqu’au crime, pouvait être punie du pal. En fait, Dracula connaissait les vertus pédagogiques de la terreur. Sûr de l’efficacité de sa loi, Vlad place un jour une coupe en or en plein milieu de la place centrale de Târgoviste. Les voyageurs assoiffés auront le droit de se servir de la coupe mais elle doit rester en place. Selon les sources historiques, celle-ci ne fut jamais dérobée, et resta pratiquement inutilisée tout le temps du règne de Vlad.
Il dirige aussi sa vengeance contre les boyards responsables de la mort de son père et de son frère Mircea. Le dimanche de Pâques 1459, il arrête toutes les familles de boyards qui faisaient la fête à la cour princière. Après avoir mis au pal les plus vieux, il oblige le reste à marcher jusqu’à la ville de Poenari. La route fait une centaine de kilomètres, et est difficile. Il ne permet pas aux survivants de se reposer à leur arrivée, il leur ordonne immédiatement de construire une forteresse sur les ruines d’un ancien avant-poste, avec vue sur l’Arges.
Beaucoup meurent. Vlad crée une nouvelle noblesse parmi ses paysans, et réussit à se faire construire rapidement une forteresse avec l’ancienne. Cette forteresse est identifiée aujourd’hui comme le Château de Bran.
Les commerçants de Brasov choisissent un autre prétendant, Dan III Danicul, le frère de Vladislav II de Valachie. Vlad franchit alors les Carpates et court de village en village punir les rebelles, jusqu’au moment ou Matthias Corvin le Juste fils de Jean Hunyade devenu roi de Hongrie, est obligé d’intervenir en négociant un accord, ce qui montre les limites de l’indépendance du pouvoir de Vlad Tepes, même sur ses terres, en face du pouvoir hongrois.
Dan III, soutenu par Mathias, passe les Carpates depuis Brasov vers la Valachie, où il est pris et exécuté par Vlad le 22 avril 1460. Les représailles envers les marchands de Transylvanie sont alors terribles, et Vlad mérite bien son surnom d’Empaleur.
Début 1462, Vlad se sent plus fort, et la participation que lui promet Mathias en personne dans une expédition contre les Turcs l’enhardit jusqu’à briser son allégeance envers les Ottomans. Il lance alors une campagne contre les Turcs sur le Danube, tuant plus de 30 000 hommes. Vlad provoque la colère du sultan Mehmed II, fils de Murad, lorsqu’il refuse d’accéder à la demande des émissaires turcs pour le paiement du tribut au sultan.
Lorsque les émissaires du sultan refusent d’ôter leur turban en face de lui, il s’assure qu’ils les garderont ainsi en les clouant directement sur leur tête. Quand le sultan apprend l’exécution de ses émissaires, il décide de punir Vlad en envahissant massivement la Valachie. Un autre objectif du sultan est de transformer cette terre en province turque. Il entre en Valachie avec une armée trois fois plus importante que celle de Vlad. Sans alliés, celui-ci doit se résoudre à se retirer à Târgoviste, à brûler ses propres villages, et à empoisonner les sources sur sa route, de façon à ne plus rien laisser à boire et à manger à l’armée turque.
Lorsque le sultan arrive à Târgoviste, il est confronté à une vision d’épouvante : sur des milliers de pals, les corps de plus de 20.000 prisonniers turcs sont dressés, une scène terrifiante qui fut surnommée « la Forêt des Pals ». Mehmed, fatigué et affamé, reconnaît sa défaite, et s’en retourne à Istanbul (la scène, décrite par Victor Hugo, dans sa Légende des siècles, témoigne de cet incident étonnant). Mehmed II préfère laisser sa place au combat à Radu III l’Élégant (Radu cel Frumos), le plus jeune frère de Vlad, candidat des Turcs pour le trône de Valachie.
À la tête de l’armée turque et d’hommes qu’il convainc de rejoindre son camp plutôt que d’obéir à Vlad, il poursuit son frère jusqu’au Château Poenari, sur l’Arges. D’après la légende, la femme de Vlad, qui veut s’échapper d’un cachot turc, se donne la mort en se jetant du haut de la falaise. Vlad, qui n’est pas le genre d’homme à se suicider, réussit à s’échapper du siège de sa forteresse, en empruntant un passage secret à travers la montagne. Radu le Beau monte sur le trône de Valachie le 15 août 1462.
En 1462, sous la pression des Turcs, il dut s'enfuir en Transylvanie. Son allié, le roi hongrois Mathias Corvin ne souhaitait pas s'impliquer davantage dans une guerre contre les Turcs.
Vlad Tepes fut alors emprisonné pendant 12 ans.
Jan Jiskra z Brandýsa arrete Vlad III (nov 1462)
Les Turcs placèrent son frère Radu sur le trône de Valachie. Il y resta épisodiquement jusqu'en 1474 où il mourut de syphilis.
Ce n'est qu'en 1476 que le roi de Hongrie, en guerre contre les Turcs à cette période, rendit le trône de Valachie à Vlad Tepes.
Il est assassiné à la fin du mois de décembre 1476 à Bucarest.
Statut de Vlad III à Bucarest
Le corps de Vlad Tepes est décapité et sa tête envoyée au sultan, qui la pique sur un pieu comme preuve qu’il est bien mort. Vlad Tepes est enterré au monastère de Snagov, sur une île proche de Bucarest. Selon l’historien réputé Constantin Rezachevici, ce tombeau pourrait être situé sur la localité du monastère de Comana (Constantin Rezachevici „Unde a fost mormântul lui Vlad Tepes ?“ (II), Magazin Istoric, nr.3, 2002, p.41).
Des études récentes ont montré que le « tombeau » de Vlad Tepes au monastère de Snagov ne contient que quelques ossements de chevaux, datés du néolithique, et ne correspondent pas aux vrais restes du prince valaque.
monastère de SNAGOV
dépouille du Comte Dracula
Tombe supposée de Vlad III
Tombe supposée de Vlad III
***
Sa famille
Vlad est issu de la famille des Basarabi, à laquelle on doit nombre de personnages historiques en Valachie, et en Transylvanie, et dont le premier représentant marquant est Basarab cel Mare.
On l’a aussi surnommé Dracula. Ce nom est celui de sa famille, les Draculea, issus de la dynastie des Basarab.
Famille Draculea
Le blason des Draculea porte la figure d’un dragon, sorte d’animal (légendaire) totémique de la famille.
Vlad Tepes connaît déjà une célébrité importante de son vivant, répandue surtout par les marchands saxons de Transylvanie, et par Mathias I Corvin le Juste (Matthias Corvin), le roi de Hongrie. Il est en effet connu comme étant un souverain cruel qui empale ses ennemis. Il aurait empalé dit-on des centaines de milliers d’hommes, et en particulier, les négociants allemands de Transylvanie, membres de la vieille noblesse, les paysans qui se dressaient contre lui, ainsi que les prisonniers turco-ottomans. En étant plus cruel encore que ses ennemis, il permit ainsi d’insinuer le doute parmi les Turco-ottomans quant à leur supériorité guerrière.
Cette popularité s’est vraiment propagée avec la diffusion du personnage de Dracula, inventé par Bram Stoker pour son roman en 1897. Ce roman ne se base pourtant pas directement sur le règne cruel de Vlad Tepes. C’est une fiction censée se dérouler en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle.
Néanmoins, en raison de son règne sanglant, Vlad Tepes Dracula a été immortalisé par Stoker sous la forme d’un vampire buvant le sang de ses victimes. L’image de la Transylvanie, par le biais de Vlad Tepes, est maintenant associée pour longtemps au comte vampire Dracula, dont le nom est celui du Diable.
Son ascendance
Ascendance de Vlad III
Vlad II - père de Dracula (1397-dec 1447)
Mihnea Ier Cel Rau
Vlad Dracula avait eu trois femmes reconnues, Jusztina Szilagyi (mère de Mihnéa Ier), Cnaejna Bathory de Transylvanie (probablement de la famille de Erzsébet Báthory) et Ilona Hunyade (Nelipic) de Valachie.
Jusztina Szilagyi - mère de Mihnéa Ier
Ils eurent à leur tour une fille, Zsuzsanna Bornemisza de Kapolna qui, avec son mari Gaspar Kendeffy de Malomviz ( ou Malmoliz ), ont été des ascendants direct de la famille royale de
Windsor.
***
Le châtiment du pal permettait à Vlad Tepes d'entretenir un climat de terreur chez ses ennemis. Selon la légende, il aurait empalé des centaines de milliers de personnes ! C'était un souverain cruel et inflexible : tous les crimes, quelle que fut leur gravité, étaient punis de mort. De là découlent un grand nombre de légendes qui mirent en avant les aspects négatifs de son règne. Ces histoires proviennent notamment des pamphlets allemands du 15eme siècle et des anecdotes colportées par ses adversaires (marchands saxons ou boyards transylvaniens souhaitant conserver leurs privilèges). La diffusion d’écrits favorables à cette version en Europe a été fortement encouragée par Mathias I Corvin le Juste (Mathias Corvin), le roi de Hongrie, qui cherchait à justifier son changement d’attitude : après avoir soutenu Vlad dans toutes ses actions, surtout celles contre les Turcs, il soutint son frère Radu III l’Élégant (Radu cel Frumos), qui était le candidat des Ottomans et chef des armées ottomanes, alors que Vlad était vaincu et lui demandait de l’aide, seul à Brasov. Il valait mieux faire passer Vlad pour un fou incontrôlable, presque surnaturel.
Au début du XIXe siècle, cette thèse a été relancée par la publication en allemand des Histoires de la Moldavie et de la Valachie de Johann Christian Engel, qui présente Vlad Tepes comme un tyran sanguinaire : "Vlad Tepes était un chef qui utilisait la terreur pour se faire respecter de ses ennemis. C’est la thèse des chroniqueurs orientaux, pour qui Vlad était un adversaire redoutable, et respectable. On peut citer A. Bonfini ou L. Chalcocondil, ainsi que l’auteur anonyme des Histoires slavonnes, qui ont de l’admiration pour ce voïvode autoritaire mais juste, qui a utilisé toutes les méthodes pour consolider un pouvoir central, et pour faire régner l’ordre sur ses territoires."
Vlad Tepes était un monstre, un modèle de cruauté. Il était aussi une brute qui aimait répandre le sang, le feu, la mort partout (on prétendait même qu’il buvait le sang de ses victimes, qu’il « sauçait » son pain avec), qui tuait tous ceux qui se mettaient en travers de sa route, en leur réservant des morts atroces, dont celle du pal : on enfonce un pieu, si possible par l’anus pour les hommes ou par le vagin chez les femmes, et on le fait ressortir par la bouche, puis on laisse le pal sur lequel la victime pourrit pendant des jours à la vue de tous. Ses victimes se comptèrent en milliers, en dizaines ou en centaines de milliers selon certaines sources.
Il était dit que Vlad Tepes enterrait ses ennemis vivants, les faisait rôtir ou bouillir. Il suffisait qu'une femme soit jugée paresseuse pour mériter l'empalement. Voici quelques anecdotes illustrant sa terrible réputation :
***
Dracula par Bram Stoker (1897)
Bram Stoker a utilisé le nom de Dracula pour son roman paru en 1897.
Il ne s'est pas directement inspiré de la vie du souverain, mais plutôt de sa réputation sanglante. Depuis, la Transylvanie et le nom " Dracula " sont liés aux vampires dans l'imaginaire du grand public. Cette popularité s’est vraiment propagée avec la diffusion du personnage de Dracula, inventé par Bram Stoker pour son roman en 1897. Ce roman ne se base pourtant pas directement sur le règne cruel de Vlad Tepes. C’est une fiction censée se dérouler en Transylvanie et au Royaume-Uni au XIXe siècle. Néanmoins, en raison de son règne sanglant, Vlad Tepes Dracula a été immortalisé par Stoker sous la forme d’un vampire buvant le sang de ses victimes. L’image de la Transylvanie, par le biais de Vlad Tepes, est maintenant associée pour longtemps au comte vampire Dracula, dont le nom est celui du Diable. A noter que Vlad Tepes reste un héros national pour les Roumains et que le roman Dracula fut interdit dans leur pays jusqu'en 1989 (chute du régime de Ceoucescu).
Insigne de l'Ordre
Milos Obilic avec un dragon sur son casque
Ordre du dragon (symbole)
Armoiries de la famille Csapy: l'écu est entouré du dragon de l'Ordre.
Une annotation de l'Université de Bucarest sur l'édit original qui établit l'ordre dit « O Quam Misericors est Deus, Pius et Justus » et peut faire partie de l'emblème.
Reconstitution provenant d'un musée autrichien.
En 1431, Sigismond décida d'étendre l'ordre, et il invita de nombreux vassaux et nobles politiquement et militairement influents à faire partie de l'Ordre.
Parmi eux, il y avait Vlad Dracul, le père de Vlad l'Empaleur, qui servait en tant que commandant de frontière, en charge de la garde des passages de la Transylvanievers la Valachie. (Le surnom de "Dracul" (roumain : diable" vient du latin "draco" qui veut dire "dragon", se réfère à son investiture dans l'Ordre du Dragon).
L'ajout de nouveaux membres fut la cause de la création de nombreuses classes à l'intérieur de l'Ordre. Chaque classe comportait une petite variation du symbole de l'Ordre, bien que le motif du dragon restât dominant.
Les changements communs incluaient des mentions comme "O quam misericors est Deus" ("Oh, comme Dieu est miséricordieux") et "Justus et paciens" ("Juste et paisible").
L'Ordre resta en place jusqu'à la mort de Sigismond en 1437.
Sans support fort, l'Ordre perdit rapidement son influence et son prestige.
Catherine Caradja
La princesse Alexandra Caradja
(1920 – 1997)
Fille de Catherine Kretulesco Caradja.
La princesse est décédée au printemps 1997, dans son appartement parisien.
Malgré l'histoire qui entourait son ancêtre, elle était très fière de sa descendance. Elle avait déjà déclaré: " Vlad fut un homme autoritaire certes, mais pas un fou, pas un vampire. Sans lui, les Turcs auraient déferlé sur l'Europe."
Plusieurs metteurs en scène de films d'horreur on approché la princesse pour lui demander d'être conseillère technique, mais elle a toujours refusé. Par contre, elle accepta d'aider Robert Werner pour faire un film sur la mystérieuse dynastie de princes roumains
Alexandra Caradja
Lettre de la Princesse Alexandra Caradja à propos de Vlad III
" Il est temps, dit-elle, de faire la différence entre le vampire de Bram Stocker et Vlad Tepes.
Nous sommes de la dynastie des Besaraba qui règne depuis près de 1200 ans en Roumanie.
Les Besaraba ont donné leur nom à cette province de Roumanie, la Besarabie, ainsi que 46 princes régnants dont le troisième était Vlad Tepes!
Ma famille a eu deux branches, celle des Danesti et des Draculesti. Tout ce qui est dit à propos de Vlad est un tissu de contresens. Par exemple, on prétend que l'on met des numéros à nos gouvernants, Vlad Ier, Vlad II, Vlad III, comme on le faisait pour les rois de France. Or, c'est entièrement faux, nous ne numérotons pas nos rois, nous leur donnons des surnoms: Vlad l'Empaleur, Vlad le Moine, Vlad le Beau.
Autre erreur à rectifier. On parle de Dracula, mais ce mot n'existe pas en roumain ; on emploie le mot de " Draculea " qui veut dire " fils de ", donc fils de Vlad Dracul.
On n'avait jamais fait de parallèle entre le Dracula du roman et le personnage réel de Vlad l'Empaleur avant les années 70 où parut le livre " In Search of Dracula " de Florescu et Mc Nally. Même dans les années 30, lorsque le film de l'universal avec Bela Lugosi est sorti, personne n'avait jamais fait un tel rapprochement.
On fait de Vlad Tepes un être sanguinaire pour une raison très simple, c'est que ses exploits ont marqué les esprits à un tel point que l'on a fini par exagérer la portée de ses actes véritables. Il faut savoir qu'après des décennies de tentatives turques pour s'emparer du territoire, Vlad fut le premier, avec un nombre de combattants inférieur à celui de ses adversaires, à mettre les turcs en fuite ; et ce que l'on sait moins, ou que l'on a pas compris, c'est que l'empalement était déjà une pratique courante.
Les armes de l'époque, il faut s'en souvenir, étaient des lances, des sabres, des épées ; en somme des armes tranchantes qui ne faisaient rien d'autre qu'empaler ! Mais l'imagination s'est laissée déborder à propos du nombre des victimes supposées et sur la façon dont elles l'ont été.
Ainsi, lorsque l'on parle du massacre de 25 000 victimes turques, il faut savoir qu'en fait Vlad, qui ne disposait que de 12 000 soldats, a inventé la guerre psychologique. Il a cherché ce qui pourrait faire reculer les Turcs pour éviter une confrontation qui lui serait fatale, étant donné la disproportion entre le nombre de ses soldats et celui de ses adversaires. Il a appris que la chose la plus horrible pour un musulman était de voir profaner un cadavre. Vlad a donc utilisé cette crainte pour effrayer ses ennemis.
Contrairement à la légende, Vlad l'Empaleur n'a jamais empalé de gens vivants, mais il a joué avec le tabou suprême qui effrayait les Turcs " l'empalement de cadavres ", car dans la religion musulmane le cadavre est sacré et sa profanation interdite. Afin d'intimider le sultan et d'effrayer ses troupes, Vlad a donc donné l'ordre d'empaler tous les soldats morts abandonnés sur le champ de bataille.
Lors d'une première attaque de troupes turques, il a donc fait empaler la première vague d'attaquants tués, et lorsque la seconde vague est arrivée, ce fut pour elle la consternation de
trouver des milliers de cadavres empalés, et les troupes turques ne purent que rebrousser chemin, horrifiée devant une forêt de corps empalés.
Vlad avait compris que la meilleure façon d'être respecté était de faire régner la peur.
politique qu'il appliqua sur son propre territoire, envers ses propres sujets. Ainsi, l'histoire du gobelet d'or sur la margelle du puits de chaque village est vraie!
Il y avait bien un gobelet d'or sur chaque fontaine, chaque puits mais personne ne les a jamais volés car Vlad promettait de punir par la mort tous les gens qui se trouveraient à proximité de la fontaine ou du puits au moment où le gobelet d'or serait volé. Ce qui était une excellente menace empêchant un quelconque vol.
Contrairement à ce que l'on raconte un peu partout, ce n'est pas Vlad l'Empaleur qui a créé snagov, mais son père. Et les fouilles archéologiques qui ont été faites en 1933-1934 l'ont été par ma famille, par mon père et mon grand-père. On y a trouvé la bague de Draculea avec ses armes, son sceau. Vlad Tepes a fait reconstruire Poenari, il a vécu à Tirgoviste, mais il ne n'est jamais allé s'installer dans d'autres villes; peut-être les a-t-il seulement " traversées " ?
D'autre part, il n'a pas été contraint de renoncer à la religion orthodoxe, il est devenu catholique parcequ'il voulait épouser la soeur de Mathias Corvin qui était catholique. C'est là la vraie raison de sa conversion au catholicisme.
Quand à la haine des Turcs elle s'explique ainsi: un jour il fut invité par les Turcs, en tant que prince de Valachie, or, au lieu d'être accueilli par ses hôtes avec les honneurs dus à son rang, on lui a mis les fers aux pieds, et on l'a jeté dans un cachot sans ménagement. Ainsi, il s'est senti à la fois trahi et humilié, et c'est une chose qu'il n'a jamais pu ni oublier, ni pardonner. "
Conclusion de la princesse:
" Ce n'est pas la peine d'enfumer le diable, il est déjà assez noir !"
Brianna Caradja
Fille de la princesse Alexandra Caradja est, d'après de source sûr, repartie vivre à Bucarest.
Elle est la maman de deux enfants.
Princesse Brianna Caradja
Vampires du 16e
- Erzebeth Bathory dit la Comtesse ensanglantée (1560-1614)
- Squelettes de Vampires à Venise
- Tombes de Vampires en Pologne
Erzebeth Bathory (1560 - 1614)
La Comtesse ensanglantée
Rappel :
Élisabeth Báthory (Erzsébet Báthory en hongrois, Alžbeta Bátoriová - Nádasdy en slovaque, Elżbieta Batory en polonais), est une comtesse hongroise de la famille des Báthory, née le 7 août 1560 et morte le 21 août 1614.
Elle est souvent évoquée sous le sobriquet de « dame sanglante de Csejte (Čachtice) », du nom du château près de Trenčín (dans la Hongrie royale, aujourd’hui une partie de la Slovaquie), où elle vécut la plus grande partie de sa vie.
19e siècle château de Csejthe.
Après la mort de son mari, elle et quatre complices supposés sont accusés de torture et du meurtre de filles et de jeunes femmes, dont le nombre reste incertain. Les chefs d'accusation sont cependant parfois discutés par les historiens, du fait qu'il n'existe aucune preuve en dehors de témoignages obtenus sous la torture. Son origine noble lui évite un procès et l'exécution.
En 1610, elle est emprisonnée dans le château de Čachtice, où elle restera jusqu’à sa mort.
Le cas de Báthory a inspiré de nombreuses histoires et légendes, selon lesquelles elle se seraitbaignée dans le sang de ses victimes pour garder sa jeunesse – ce qui lui vaudra, entre autres, les surnoms de « Comtesse sanglante » ou de « Comtesse Dracula ».
Si ces légendes sont largement écartées par les historiens modernes, elles persistent malgré tout dans les croyances populaires.
***
Jeunesse et origines
Élisabeth Báthory naît dans une propriété familiale à Nyírbátor, en Hongrie, le 7 août 1560.
Elle passe son enfance au château d'Ecsed.
Arme de la famille Bathory
château d'Ecsed
gravure sur bois de la propriété familiale à Ecsed Báthory
Son père est György Báthory, un membre de la branche Ecsed de la famille Báthory. C'est l'un des frères d'André Báthory, gouverneur de Transylvanie de 1552 à 1553.
Par sa mère Anna, issue de la branche des Somlyó de la famille Báthory, elle est la nièce d'Étienne Báthory, prince de Transylvanie, qui deviendra roi de Pologne.
La perversité de certains membres de la famille Bathory est bien connue : Sigismond le Mystique (cousin d’Erzébeth), Istvan le Fou (oncle), Gabor l’Incestueux (cousin) ou Klara la Démoniaque…
Mariage
Dès l'âge de onze ans, Élisabeth est promise en mariage à Ferenc Nádasdy et confiée à sa future belle-mère, Orsolya Nádasdy, née Kanizsay de Kanizsa, laquelle la prépare à son devoir d'épouse et de mère, le but étant de donner des héritiers à la lignée des Nàdasdy.
Orsolya Kanizsai Nádasdy
Elle emménage au château de Sárvár.
Là, elle aurait eu une aventure avec un paysan et aurait accouché d'une fille, morte à la naissance.
En 1575, à l’âge de quinze ans, elle se marie avec Nádasdy, à Vranov nad Topľou.
Ferenc lui offre comme cadeau de mariage le château de Čachtice, situé dans les Carpates, près de Trenčín, entouré d’un village et de champs.
cadeau de mariage château de Čachtice
Nádasdy l'a acheté à l’empereur Rodolphe II du Saint Empire, ce qui en fait une propriété de la famille.
En 1578, Nádasdy devient commandeur en chef des troupes hongroises, qu’il mène durant la guerre contre les Turcs. On le considère comme un homme courageux, mais cruel.
Pendant les absences de son mari, Élisabeth Báthory gère leurs affaires.
Peu après le mariage, Orsolya conseille à Erzébeth de consulter une femme spécialisée dans les plantes et leurs vertus afin d’obtenir un élixir favorisant la fertilité des femmes.
L’obnubilation d’Erzébeth pour la jeunesse et la beauté s’amorce probablement à ce moment, et elle se fera par la suite régulièrement préparer en cachette des élixirs et crèmes aux plantes, mais plutôt destinés à maintenir sa beauté, et non à garantir sa fertilité
Orsolya Nadasty meurt en 1579, laissant la plus grande partie du pouvoir de Csejthe aux mains d’Erzébeth, et de Ferencz, toujours en guerre.
Pendant les dix premières années de leur mariage, Élisabeth n'a pas d'enfant, parce qu'elle et Ferenc sont rarement ensemble.
En 1585, une fille, Anna, naît. Une autre fille, Orsolya, et un fils, Andrei, suivent, mais tous les deux meurent en bas âge. Élisabeth donnera encore naissance à Katarina et à Pál, ce dernier étant né en 1598. Selon plusieurs sources, Élisabeth sera une mère affectueuse et dévouée.
Durant la longue guerre contre les Turcs (1593-1606), elle est chargée de la défense des propriétés de son mari. La menace est sérieuse, car le village de Čachtice a été pillé par les Turcs en 1599, et que Sárvár, situé près de la frontière qui sépare la Hongrie royale et la Hongrie ottomane, est en plus grand danger encore.
Ruines chateau de Cachtice
Élisabeth est une femme cultivée, sachant lire et écrire en six langues. D’après les lettres qu’elle a laissées, on connaît plusieurs cas où elle intervient en faveur de nécessiteux, notamment une femme dont le mari avait été capturé par les Turcs, ainsi qu'une autre dont la fille avait été violée et mise enceinte.
Son mari meurt en 1604, à l’âge de quarante-sept ans.
Son décès pourrait être lié à une blessure reçue au combat mais, selon d’autres sources, il aurait été assassiné par une prostituée, ou bien par le général Giorgio Basta, dont le règne de terreur en Transylvanie avait conduit à un déclin du pouvoir de la famille Báthory.
Tortures et Punitions : La nature cruelle de Bathory prend forme
Après la mort de sa belle-mère, Erzébeth jouit des pleins pouvoirs au château de Csejthe.
Son mari étant la plupart du temps en guerre contre les Turcs, elle se retrouve seule, en proie à ses pensées morbides.
Elle commence alors à torturer ses servantes, profitant d’une légère maladresse de leur part tandis qu’elles la coiffaient ou l’habillaient, pour les punir cruellement.
Régulièrement, elle se mettait à piquer frénétiquement une servante avec une épingle à cheveux, de telle manière que le sang finissait par couler abondamment, rendant alors encore plus Bathory frénétique. Au fil du temps, la Comtesse peaufinera sa technique, enfonçant la pointe de l’aiguille sous les ongles ou faisant usage de plus de violence.
Bathory fait preuve d’une imagination débordante pour inventer des punitions plus ignobles les unes que les autres. Comme par exemple faire attacher une de ses servantes nue au tronc d’un arbre pour l’abandonner toute une journée aux insectes affamés après l’avoir enduite de miel. Ou bien faire déshabiller une jeune fille dehors, au milieu de la neige et du vent, avant de lui verser de l’eau froide sur le corps, la transformant en véritable statue de glace, pour ensuite la jeter dans un lac glacé.
Rituels et Bains de Sang : l'obsession de la jeunesse et de la beauté éternelles
Un jour où, contrariée par un servante, elle la gifla si violemment que son nez se mit à saigner, elle eut une illumination en voyant ce sang couler sur ses mains ridées : le sang de jeunes filles peut lui rendre sa jeunesse et sa beauté de naguère.
Elle fit déshabiller la jeune fille et la força à entrer dans un grand bassin, tout en récitant des incantations. Elle trancha la gorge de la servante puis la mutila en s’acharnant telle une hystérique avec le couteau sur son corps. Une fois morte, vidée de son sang, le corps de la servante fut emmené et caché dans les souterrains du château, tandis que Erzébeth se glissa nue dans le bassin de sang.
Erzsébet dans son bain de sang
A partir de ce moment, la Comtesse s'adonna à la magie noire et devint complètement obsédée par ces rituels. Elle envoya ses complices trouver et ramener de plus en plus de jeunes filles au château afin de les sacrifier et de se baigner de leur sang.
Grimpant de plus en plus d’échelons dans l’échelle de la cruauté, Bathory en vint à faire construire des instruments de torture mécaniques et perfectionnés.
La Société Secrète des Chevaliers Forgerons lui confectionna ainsi une Vierge de Fer.
vierge de fer
Cet objet était relié à une baignoire par un système de tuyauterie afin de recueillir le sang des victimes qui s’écoulait alors directement dans le bain de Bathory.
Elle a aussi utilisé une cage en métal sphérique pourvue de lames et pendue au plafond. Lorsqu'une jeune fille y était enfermée, la cage était suspendue et mue d'un mouvement de balancier, si bien que les lames déchiraient les chairs sans aucune possibilité d'échapper à la mise à mort.
Durant cette torture, Bathory attendait, nue, dans une baignoire placée en dessous de la cage, que le sang ainsi versé la recouvre.
S’organisant pour ses sacrifices, la Comtesse enferma les jeunes filles ramenées par ses complices dans des petites cellules au sous-sol du château, en attente. Ces jeunes filles étaient sacrifiées en fonction des besoins de Bathory, tandis que les cellules étaient au fur et à mesure réapprovisionnées par de nouvelles "recrues".
Se propulsant encore plus haut dans l’horreur, Bathory organisa un copieux repas pour plusieurs de ces jeunes filles, qui furent pour cette occasion libérées de leurs prisons. A la fin de ce repas, les chandelles furent soufflées plongeant la salle dans le noir, et promettant un quelconque spectacle aux jeunes filles. En fait de spectacle, les gorges des jeunes filles furent une à une rapidement tranchées par les complices de Bathory, tandis que celle-ci trônait en bout de table, complètement extasiée par
le spectacle sanguinaire de la mort.
Mais tous ces sacrifices ne parvenaient plus à maintenir la jeunesse de Bathory. Aussi, désemparée, elle alla trouver la Sorcière de la Forêt, une sorcière plus démoniaque que les autres répondant au nom de Majorava.
Selon Majorava, le sang versé n'aura de véritable efficacité sur une grande dame telle la Comtesse Bathory que s'il provient de jeunes filles au sang noble. A partir de ce moment, des jeunes filles au sang bleu furent séquestrées et sacrifiées dans les souterrains du château de Bathory à la place des servantes. Selon les dires, Majorava aurait été un véritable élément déclencheur de la folie sanguinaire de Bathory. Après la rencontre entre la Comtesse et la sorcière, les tortures et les cruautés auraient doublées de violence.
Erzébeth a été arrêtée, jugée et condamnée peu de temps après.
Arrestation, enquêtes et accusations
Entre 1602 et 1604, le pasteur luthérien István Magyari vient se plaindre à la fois publiquement et à la cour de Vienne suite à certaines rumeurs concernant des atrocités commises par Élisabeth Báthory. Les autorités mettent un certain temps avant de répondre aux plaintes de Magyari.
Finalement, en 1610, l'empereur Matthias Ier du Saint-Empire charge György Thurzó, palatin de Hongrie, de l'enquête.
György Palatin Thurzo (cousin)
En mars 1610, Thurzó demande à deux notaires de rassembler des preuves. Avant même d’avoir obtenu des résultats, Thurzó commence à négocier avec le fils d’Élisabeth et ses deux beaux-fils.
Après la mort du pasteur de la Cour, qui a célébré l’office d’un nombre incroyable de jeunes filles recrutées au château, un pasteur plus lucide et plus courageux reprit le flambeau. Il prit connaissance des comptes des inhumations très rigoureux tenus par l’ancien pasteur, et ne tarda pas à se poser des questions par rapport à toutes ces jeunes filles mortes dans des circonstances très floues.
De plus il connaissait les rumeurs qui paralysaient le peuple.
Il refusa alors de célébrer l’office des nouvelles jeunes filles dont la cause de la mort n’était pas claire, se dressant ainsi sur la voie sanguinaire de la Comtesse. Soupçonnant les crimes, le pasteur fit son enquête et s’aventura dans les souterrains et les caves du château via la crypte reliant l’église au château.
Ses doutes furent confirmés : il y découvrit un grand nombre de cercueils rudimentaires dans lesquels reposaient les corps décomposés de jeunes filles. Se sentant menacée par ce pasteur, Bathory tenta de l’empoisonner, sans succès, celui-ci ne mangeant pas le gâteau qu’elle lui fit parvenir.
Les Hauts Dignitaires du royaume ne tardèrent pas à être alertés et le Comte Thurzo s’entretint avec Bathory à propos des rumeurs et des preuves de sa culpabilité (lettres et comptes des pasteurs). La Comtesse nia ardemment les faits reprochés reconnaissant être sévère avec ses gens, mais pas criminelle.
Le 29 décembre 1610, à la tête d'une troupe armée et accompagné du curé de Csejthe et en présence des deux gendres d'Elizabeth, le comte Thurzo, le cousin d'Elizabeth pénétra dans le grand château au moment même où se déroulait l'une de ces orgies sanglantes. Ils découvrirent plusieurs douzaines de jeunes filles, d'adolescentes et de jeunes femmes.
Certaines étaient affaiblies, presque complètement vidées de leur sang ; d'autres, dans un état d'hébétude totale, étaient encore intactes : c'était le bétail réservé aux prochaines orgies. Par la suite, on exhuma une cinquantaine de cadavres de jeunes filles dans les cours, les dépendances du château et les sous sols.
Lorsque le comte Thurzo se présenta devant elle, elle ne songea pas un seul instant à nier l'évidence. Aux accusations que lui porta légalement son cousin, la comtesse s'enferma dans un mutisme hautain.
Un procès et une exécution auraient causé un scandale public et jeté la disgrâce sur une famille noble et influente qui, à l’époque, règne sur la Transylvanie ; la fortune d’Élisabeth – considérable – aurait été saisie par la couronne. Thurzó se résout à assigner la comtesse à résidence.
On dénombre plus de 300 témoignages collectés en 1610 et 1611.
Les rapports du procès comprennent les témoignages des quatre accusés, ainsi que ceux de treize autres témoins, notamment le « castellan », et le reste du personnel du château de Sárvár. Ses premières victimes seraient de jeunes paysannes de la région, attirées à Čachtice par des offres de travail bien payé pour être servantes au château. Plus tard, elle aurait commencé à tuer des filles de la petite noblesse, envoyées chez elle par leurs parents pour y apprendre l’étiquette. Des rapts semblent aussi avoir été pratiqués.. Les descriptions de tortures mises en évidence durant le procès sont souvent basées sur l'ouïe dire.
Parmi les atrocités décrites (et probables), on cite notamment :
Tour ou Elisabeth sera enfermée
Commentaires